Le projet d’un centre de recyclage de voitures mis au rancart

MUNICIPAL. Après avoir fait couler beaucoup d’encre, le projet de centre de recyclage de voitures dans le district «Prairie Beach» à Dunham ne verra finalement pas le jour. Revirement de situation complet dans ce dossier, puisque le conseil de ville s’était auparavant montré ouvert face au projet il y a quelques mois à peine. La Ville, dans le cadre d’un échange impliquant deux autres partenaires, vient d’acquérir le terrain, tout en changeant son zonage. Les réactions des diverses parties impliquées dans le dossier divergent, selon ce qu’a pu constater JournalLeGuide.com.

La grogne des citoyens du secteur des rues Fitchett, Jules et Daigle Acqua aura finalement eu raison du projet d’investissement dans le secteur. Des résidents ont reçu des indications de la Ville le 26 avril dernier à l’effet ils pouvaient cesser les moyens de pression entamés il y a plusieurs mois. 

«Nous sommes très heureux du dénouement et du travail que la Ville a fait. Nous sommes soulagés et là, nous pourrons retourner à une vie plus normale. Ça n’a pas été facile pour personne ce dossier», soutient Nathalie Saint-Louis, une résidente du secteur. Elle n’en tient néanmoins pas rigueur aux acteurs impliqués. «Je souhaite aux deux jeunes que leur entreprise fonctionne bien, je ne leur souhaite pas de malheurs. La problématique venait du fait que le terrain avait été zoné industriel il y a longtemps».

Lors de la séance du conseil municipal du mois de mai, l’annonce de l’abandon d’un centre de recyclage a été accueillie favorablement par les citoyens présents. Certains, comme Denis Dumouchel, aussi impliqué sur le comité s’opposant à la venue du centre de recyclage, n’ont pas manqué de féliciter l’administration en place. «Bravo pour le travail accompli. Le Dunham que vos citoyens veulent, ce n’est pas un Dunham industriel», a-t-il clamé lors de la période de questions en fin de séance.     

Amère déception

Deux bâtiments devaient a priori être implantés sur la rue Fitchett, un projet qui nécessitait des investissements avoisinants 1M $ et pour lequel dix emplois devaient être créés. Ce projet étant maintenant à l’abandon, les deux entrepreneurs ne mâchent pas leurs mots quand vient le temps d’exprimer leur déception.

«Ça nous fait réaliser que le Québec n’est pas une province d’entrepreneurs. Je ne vise personne en particulier, mais je trouve dommage que les gens restent dans leur état d’ignorance et qu’ils ne soient pas venus nous poser des questions sur le projet. C’est une grossière erreur», laisse tomber d’emblée David Lussier.

Les deux entrepreneurs déplorent le manque de support de leur communauté quand vient le temps d’implanter des projets créateurs d’emplois. «Les gens chialent que l’économie ne va pas bien, mais les jobs, ça part de tous, des projets qui démarrent dans nos communautés, pas des multinationales», enchaîne Jonathan D’Avignon.

Ce changement de cap aura donc forcé les deux entrepreneurs à retirer leur offre d’achat du terrain de la rue Fitchett, une situation que déplore M. D’Avignon. «C’est très difficile de partir un projet et de le maintenir au sommet. Avec les embûches qu’on nous met dans les jambes en plus…», laisse-t-il tomber en entretien avec JournalLeGuide.com. «Les gens ne réalisent pas à quel point nous avons investi du temps et de l’argent dans ce projet, ils pensent seulement à leur bonheur», conclut-il.