Le compte à rebours avant la démolition est lancé

DÉMOLITION. Le dernier chapitre concernant le 112, rue John, à Cowansville, est sur le point de s’écrire. Jadis un lieu de savoir pour des milliers de jeunes, le bâtiment qui abritait l’école Marie-Rivier et les bureaux administratifs de la défunte commission scolaire Davignon est en voie de céder, en proie aux pics des démolisseurs. La Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) va en effet de l’avant avec son projet d’agrandissement de la cour extérieure de l’école Ste-Thérèse et a récemment lancé un appel d’offres pour procéder à la démolition du bâtiment. 

Le paysage changera sous peu dans le quartier Davignon. Si Val-des-Cerfs prendra connaissance des soumissions jeudi, en procédant à l’ouverture des enveloppes, les travaux visant à démolir le 112, rue John seront entrepris dès lundi prochain, indique André Messier, directeur général de la CSVDC. Le chantier doit prendre fin le 16 août prochain, tout juste à temps pour la prochaine rentrée scolaire.

Une fois le bâtiment rasé, le terrain servira à l’agrandissement de la cour de l’école Sainte-Thérèse. Ces démarches font suite à une décision entérinée il y a environ an par le conseil d’administration de la CSVDC.

Avant d’en arriver à la conclusion de détruire la bâtisse, la CSVDC a écarté de multiples scénarios en lien avec la sauvegarde ou la vente de l’édifice. Le Centre de pédiatrie sociale Main dans la main avait notamment envisagé de s’installer dans cinq ou six des locaux, avant d’arrêter définitivement son choix sur la maison Nesbitt, sur la rue Principale. L’Église Évangélique Baptiste de Cowansville, qui a occupé les locaux pendant une dizaine d’années, avait également fait une offre d’achat formelle d’une valeur de 100 000$ en 2001, puis en 2005. Celle-ci se basait sur des travaux à faire, dont le montant est estimé à 160 000$.

Un bâtiment vétuste?

Les discussions avec les gens du milieu ont donc été nombreuses, mais vaines. Pour les décideurs de la commission scolaire, l’état du bâtiment constituait un obstacle majeur à sa préservation. «Il nécessitait des investissements importants pour une mise à niveau. C’est un bâtiment qui n’était plus utile à la commission scolaire compte tenu de sa configuration. Et dans un contexte de restrictions budgétaires, on se doit de surveiller ce genre de dépenses», fait remarquer André Messier. «Les autres possibilités ont été sérieusement envisagées et étudiées, mais nous sommes revenus à la solution de la démolition, qui était la meilleure dans le contexte», estime le DG.  

Bon pour les élèves

Ce dernier estime par ailleurs que le milieu scolaire profitera de retombées intéressantes dans la conclusion de ce dossier. «Ce sont les élèves [de l’école Sainte-Thérèse] qui profiteront de la démolition du 112, John. En plus, nous pourrons concentrer ailleurs les sommes d’argent économisées puisqu’on ne procèdera pas à la réfection de la bâtisse. L’argent pourra être investi dans d’autres écoles», selon le directeur général André Messier. Impossible de connaître le montant estimé du projet pour l’instant, alors que le DG n’a pas voulu se prononcer, question de «ne pas interférer dans le processus». 

Un comité de sauvegarde résigné

À quelques jours de la démolition du 112, rue John, le Comité pour la sauvegarde du patrimoine bâti de Cowansville, qui a multiplié les tentatives pour assurer la conservation du bâtiment, se retrouve devant une impasse.

Bien que le dossier soit derrière elle depuis quelques mois, Ghislaine Delisle, qui a longtemps été au front dans ce dossier, en compagnie de France Lambert notamment, n’est pas surprise outre mesure par cette démarche. «Nous avons épuisé tous nos recours, donc on savait que ça s’en venait. Mais je suis très déçue de voir l’absence d’ouverture de la commission scolaire. C’est une des premières écoles de Cowansville et ce n’est pas un bâtiment vétuste», laisse-t-elle tomber. Dans le même élan, elle confirme que le comité cessera la bataille.     

Les parties impliquées ont tenté de le faire citer à la Ville de Cowansville comme bâtiment historique, une option qui n’a toutefois pas été retenue.