Une photo pour mettre un baume sur la perte d’un enfant

DEUIL. Les parents qui traversent la douloureuse épreuve de perdre un nouveau-né peuvent maintenant trouver un peu de réconfort à l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins grâce au nouveau support de deuil périnatal. Ce service de prise de photos, dans un cadre sobre et professionnel, leur permet de perpétuer la mémoire du petit être qui n’aura vécu que quelques jours, voire quelques heures. Le service, offert depuis le début de juin, est assumé par la photographe Karine Goyette, qui agit bénévolement pour le compte de la fondation Now I lay me down to sleep (NILMDTS) et vise les fœtus âgés d’au moins 25 semaines.

«Même si l’enfant n’a que très peu vécu, il existe pour ces parents-là. C’est important pour eux de pouvoir être en mesure de garder un souvenir, qui pourra être montré aux petits frères ou aux petites sœurs qui sont déjà là ou qui vont suivre, de même qu’aux proches.» C’est en ces termes que Karine Goyette explique la raison d’être d’un tel service.

Le sujet demeure sensible pour plusieurs, reconnait la photographe. Mais le tout est réalisé dans un cadre empreint de délicatesse, tout en étant accessible gratuitement pour les parents. La douceur et le respect sont de mise lors des séances. «Ce n’est pas morbide ou macabre. On offre aussi un service de retouche bénévole, ce qui fait une énorme différence.»          

Faire ses preuves

Nombreuses sont les démarches à entreprendre avant d’être accepté au sein de la fondation. En plus de soumettre un portfolio du travail déjà accompli, il faut faire ses preuves en se soumettant à une évaluation.   

«Il faut démontrer qu’on a les aptitudes pour travailler avec la lumière ambiante, le flash, bien positionner les sujets, notamment», soutient Karine Goyette. Elle a été acceptée officiellement au sein de la fondation en avril 2013.

La fondation NILMDTS a été créée en Californie il y a neuf ans par une photographe et une mère qui a perdu son enfant. Après un an, les deux ont décidé d’étendre leurs activités, si bien qu’à ce jour, 11 000 photographes bénévoles, dont une quinzaine au Québec, s’occupent d’offrir ce service un peu partout dans le monde.

JournalLeGuide.com a tenté d’obtenir, sans succès, les commentaires de la direction du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) La Pommeraie au sujet de ce nouveau service.

Déjà offert à Granby

Le service est offert à l’hôpital de Granby depuis le mois d’août l’an dernier. Là encore, c’est la photographe cowansvilloise qui se charge d’offrir ce soutien aux parents éplorés par la perte d’un nouveau-né.

Un service essentiel

Le service de photographie professionnel, offert à l’hôpital BMP depuis le mois de juin aux parents qui vivent un deuil périnatal, fait beaucoup de sens, selon l’avis que partagent des parents ayant eu recours à ce service.

Julie et Steve ont perdu leur troisième enfant en novembre dernier. En se rendant à l’hôpital de Granby, ils ne s’attendaient pas au pire.

Proposé par l’une des infirmières, le service de photographie s’est mis en place. Ils voient dans cette mesure d’aide une façon de perpétuer la mémoire de leur petit, d’une valeur inestimable. «Ça a changé beaucoup pour nous. Ça s’est fait dans le silence et dans un énorme respect. À part le petit pyjama, le bracelet d’hôpital et le certificat de décès, il ne nous reste que très peu de choses. Les photos valent donc de l’or pour nous», confient-ils au JournalLeGuide.com.

S’il n’en tenait qu’à eux, cette aide devrait s’étendre. «J’ai parlé à plusieurs mères pour qui le souvenir de leur enfant perdu s’efface. C’est horrible. À mon avis, c’est un service qui devrait être offert dans tous les hôpitaux», mentionne Julie.