Des groupes d’aînés réagissent à la fermeture des centres de jour

RÉACTIONS – La fermeture des cinq centres de jour de Brome-Missisquoi, décrétée par le CSSS La Pommeraie, continue d’alimenter les conversations. Après le syndicat du personnel professionnel et technique du réseau de la santé, c’est maintenant au tour des regroupements de personnes âgées de réagir à cette annonce.

Dans une lettre adressée aux dirigeants de La Pommeraie, le Club de la bonne humeur de Lac-Brome dit avoir appris la décision du CSSS «avec la plus grande surprise et la plus grande incompréhension». La «mauvaise nouvelle» lui a été communiquée par le président de Loisirs et services communautaires de Lac-Brome.

«Nous ne comprenons pas que votre organisme (La Pommeraie) ait informé les responsables des services communautaires de Lac-Brome deux semaines seulement avant l’entrée en vigueur de sa décision. Pourquoi un tel manque de respect envers vos partenaires communautaires des premiers jours?», indique Bob Calvez, président du Club de la bonne humeur e signataire de la lettre.

Ce dernier trouve «étrange» que les centres de jour soient fermés avant même que l’évaluation de leurs usagers ait été complétée et que des ententes aient été conclues avec les organismes communautaires qui seront appelés à prendre la relève.

Le Club de la bonne humeur dit par ailleurs s’interroger sur «l’importance réelle accordée par le conseil de La Pommeraie aux personnes âgées, leur autonomie, leurs besoins spécifiques, leurs handicaps».

«Le CSSS n’a-t-il pas signé le contrat social de la FADOQ? Et le service ne répondait-il pas efficacement aux besoins de nos aînés», questionne le président de l’association.

Le Club de la bonne humeur fait également valoir que le centre de jour était un «projet phare du Centre Lac-Brome» et que toute la communauté en était fière.

«Les 400 000 $ que coûtent les cinq centres de jour ne représentent que 0,04% du budget total du CSSS. Est-ce vraiment une économie que de s’en défaire? (…) Comment le remplacerons-nous et avec quel budget?», renchérit M. Calvez.

Réplique de La Pommeraie

En réponse à la lettre du Club de la bonne humeur, le président du conseil d’administration de La Pommeraie, Michel Lafrance, dit comprendre que ce «transfert d’activités» suscite des réactions de toutes sortes et s’en dit désolé.

«La décision de revoir notre fonctionnement est issue de plusieurs faits observés et mesurés au fil des dernières années, tels que le niveau d’achalandage, la difficulté de recruter de nouveaux participants, le lieu de provenance de la clientèle, les ressources communautaires en place et les services de soutien à domicile existants (…) À notre avis, le centre de jour ne constitue plus la meilleure solution pour les usagers», précise M. Lafrance.

Le président de La Pommeraie prend également soin de rappeler que le CSSS termine présentement les analyses individuelles des besoins des usagers des centres de jour, que des intervenants du service de soutien à domicile rencontrent ces personnes et leur proposent des «alternatives propres à leur situation.»

«Cet exercice minutieux est fait par des professionnels soucieux d’ajuster une offre de service correspondant aux besoins des personnes rencontrées», ajoute M. Lafrance.

Autres réactions

Le président du Club du troisième âge de Farnham, Gilles Desrosiers, semble déçu de la décision du CSSS La Pommeraie.

«On n’est pas fier de ça, car la fermeture des centres de jour va affecter directement la qualité de vie des aînés. Les activités qu’on y offrait vont disparaître (…) Personne ne peut applaudir une telle décision, à moins d’être masochiste», résume M. Desrosiers.

Ce dernier persiste à croire que les activités proposées par les centres de jour étaient profitables aux aînés et avaient leur raison d’être.

«Ça répondait à un besoin, car leur état physique les appelait à aller là», indique M. Desrosiers.

Le président de l’association reconnait que les aînés sont en meilleure forme que jamais, mais insiste sur l’importance de leur offrir tout le soutien nécessaire pour leur permettre de continuer de vivre à la maison.

«Je suis la situation de près depuis une bonne vingtaine d’années et je peux vous dire que les choses ont évolué dans le bon sens. À l’époque, 65 ans, c’était vieux. Il y a eu une évolution terrible en quelques années, grâce à la médecine», ajoute M. Desrosiers.

Le président du Club du troisième âge sert par ailleurs une mise en garde aux élus: «Les gouvernements devraient faire attention, car, dans quelques années, ce sont les gens du troisième âge qui vont être au pouvoir.»

Le président du Club FADOQ de Bedford et région, André Beaumont, indique que son association entend prendre position dans le dossier et travaille présentement à la rédaction d’une lettre qui devrait être présentée au conseil d’administration – pour approbation  – dès la semaine prochaine.