La Pommeraie et Haute-Yamaska visés par une recommandation du coroner

SUIVI. Visé par une recommandation du coroner Alexandre Crich en lien avec le décès d’un nourrisson, le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska avait communiqué, en mai dernier, avec le Bureau du coroner pour rectifier les faits. Le rapport d’investigation amendé, rendu public plus tôt cette semaine, conserve la recommandation initiale au CSSS de la Haute-Yamaska en plus de viser le CSSS La Pommeraie.

Dans son rapport initial rédigé en février 2014, le coroner Crich établissait que l’asphyxie positionnelle associée au partage du lit était la cause du décès d’un poupon farnhamien de 35 jours, survenu en juillet 2011. Le médecin légiste recommandait alors au CSSS de la Haute-Yamaska de rappeler à ses intervenants oeuvrant en périnatalité l’importance de leur travail en prévention des asphyxies positionnelles.

Le CSSS de la Haute-Yamaska jugeait, toutefois, que la recommandation ne le visait pas étant donné que les cours prénataux et postnataux doivent être suivis dans le CSSS de résidence et avait donc formulé une demande de révision au Bureau du coroner. «Comme la mère habitait Farnham, les rencontres courantes n’ont pas eu lieu au CSSS de la Haute-Yamaska même si elle a accouché à l’Hôpital de Granby», indiquait, à ce moment, Denis Dubé, directeur des communications et des relations publiques au CSSS de la Haute-Yamaska. De plus, ce dernier soutenait que les pratiques suggérées dans le rapport du coroner étaient déjà appliquées par le personnel de la Haute-Yamaska.

Amendement

Dans son rapport amendé, le coroner Crich confirme que la prévention de l’asphyxie positionnelle par la sensibilisation des parents fait partie des pratiques du CSSS de la Haute-Yamaska, notamment lors des cours prénataux et de la visite postnatale.

Le médecin légiste apporte toutefois une nuance puisque la mère, même si elle devait suivre ses cours prénataux et postnataux au CSSS La Pommeraie, «a tout de même séjourné durant sa période périnatale à l’Hôpital de Granby puisqu’elle y a accouché.» Il avance aussi que ce ne sont pas tous les parents qui participent aux rencontres prénatales organisées par les CSSS. «De plus, les bébés sont à risque d’asphyxie positionnelle dans les premiers jours de vie, soit même avant la première visite postnatale. La sensibilisation des parents par le personnel de la maternité durant l’hospitalisation pour l’accouchement est donc importante», insiste le coroner.

CSSS La Pommeraie

En plus de conserver sa recommandation initiale adressée au CSSS La Haute-Yamaska, le coroner interpelle aussi, sur le même sujet, le CSSS La Pommeraie, soit «de s’assurer que son personnel oeuvrant en périnatalité sensibilise systématiquement les parents et futurs parents au danger du partage du lit avec un nourrisson.» Une avenue qui satisfait le CSSS de la Haute-Yamaska. «L’ajout de la recommandation répond clairement à nos attentes. L’important, pour nous, c’est que les équipes du CSSS La Pommeraie reçoivent un message clair de la part du coroner», indique Joan Beauchamp, conseillère aux communications au CSSS de la Haute-Yamaska.

De son côté, le CSSS La Pommeraie s’est avoué surpris par la requête de son voisin de la Haute-Yamaska. «La recommandation n’est pas une surprise pour nous, mais la démarche du CSSS de la Haute-Yamaska est plus surprenante», indique Johanne Fleurant, directrice des services généraux de première ligne au CSSS La Pommeraie. «Nous avions vu le rapport initial en février et on l’avait reçu», ajoute-t-elle.

Mme Fleurant soutient que le CSSS La Pommeraie a une politique claire pour sensibiliser les parents et prévenir les risques associés à l’asphyxie positionnelle et au cododo. «C’est fait de façon systématique lors de l’accouchement. Le personnel a un formulaire de congé et doit voir tous les points avec les parents, dont la position du bébé et le cododo. Et c’est fait aussi lors de la visite postnatale qui a lieu entre 24 et 48 heures après la sortie de l’hôpital», assure Mme Fleurant.