Le pont de la Vallée bientôt restauré à Sutton

INFRASTRUCTURES. Le pont international reliant Glen Sutton et East-Richford au Vermont, aussi connu comme le pont de la Vallée, subira une cure de rajeunissement. Québec et l’état américain limitrophe sont en pourparlers afin de s’entendre sur les modalités de réfection de la structure, la seule de ce type au Québec. L’état québécois devra éponger environ 20% de la facture. Une proportion équivalente de la construction repose de ce côté-ci de la frontière. 

Le Québec et le Vermont se partageront les frais et assumeront les responsabilités liées à la restauration et à l’entretien du pont international. L’entente a été officialisée à la fin du mois d’août et les détails sont parus dans la Gazette officielle du Québec du 17 septembre dernier.

Situé sur le Chemin de la Vallée-Missisquoi et sur la rue Glen Sutton au Vermont, le pont enjambe la rivière Missisquoi. La circulation sur le pont est depuis peu limitée pour les poids lourds. Ces derniers doivent en effet peser moins de 5 tonnes avant de s’y engager. La structure ne peut supporter qu’un seul camion à la fois. Dans le cadre des travaux, certaines poutres seront à remplacer, de même que des éléments de fondation de la structure. La corrosion est un autre des fléaux que l’on cherchera à neutraliser.

Les débuts du projet

Quant aux coûts éventuels du projet, Véronique Lamarre, porte-parole du Ministère des Transports à la direction de l’Est-de-la-Montérégie, ne peut se prononcer. «Il est trop tôt pour avancer un échéancier. Les estimations des coûts des projets du Ministère ne sont pas non plus publiées pour ne pas nuire au processus d’appel d’offres. Nous en sommes au tout début du projet», indique-t-elle. Si on en sait peu sur l’échéancier, il est néanmoins établi que l’appel d’offres sera ouvert aux entreprises situées des deux côtés de la frontière. Le déroulement des travaux devra d’ailleurs se conformer aux normes des deux pays, que ce soit sur le plan environnemental, des lois sur le travail ou de la loi sur les ponts et tunnels internationaux. Des représentants des deux territoires composeront un comité de gestion chargé de superviser le projet, que ce soit pour les phases de réalisation, des plans et devis, du calendrier et du budget.

Des retombées des deux côtés de la frontière 

Pour le député de Brome-Missisquoi et ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Pierre Paradis, cette entente, en plus de répondre aux normes de sécurité, constitue une preuve de plus de la richesse de la relation qui persiste entre le Québec et le Vermont depuis les 25 dernières années.

«Il y avait des aspects liés à la fluidité de la circulation à prendre en considération dans ce dossier, en plus des protocoles d’entente entre les services incendie des deux communautés», indique le ministre. «L’aspect historique et patrimonial était aussi à considérer. Au-delà du pont, les relations Vermont-Québec seront soudées.»   

Le maire de Sutton enchanté 

Le maire Louis Dandenault voit d’un bon œil les futurs travaux. «Pour nous, ça demeure une bonne nouvelle, nous sommes pour la vertu d’entretenir nos infrastructures. On ne veut pas non plus qu’il soit fermé», indique l’élu suttonnais.

Le poste frontalier de Glen Sutton, situé à quelques mètres du pont, a fait l’objet de réduction de son nombre d’heures d’ouverture, limitée entre 8h et 16h depuis 2011. À l’extérieur de ces heures, les automobilistes sont redirigés vers ceux d’Abercorn et d’Highwater. Les postes de Morses Line et d’East Pinnacle avaient eux aussi écopé lors de ces coupures de services.

Le premier ministre Philippe Couillard avait effleuré ce futur partenariat lors d’un point de presse inaugurant un tronçon de l’autoroute 35 situé entre Saint-Jean-sur-Richelieu et la route 133, à Saint-Sébastien, le 17 octobre dernier. Ce dévoilement, auquel assistait le gouverneur du Vermont Peter Shumlin, doit faciliter les échanges commerciaux entre les deux états. Le pont, construit en 1929, revêt un caractère particulier, selon le premier ministre. «Il présente une valeur patrimoniale pour chacune des parties impliquées».   

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Connue au Québec comme le pont de la Vallée, l’infrastructure, datant de 1929, enjambe la rivière Missisquoi. Il est considéré comme le seul pont international au Québec, et fait partie des 24, dont certains tunnels, à la grandeur du Canada.