De petits joueurs plus présents dans le résidentiel

WEB. Les fournisseurs de services majeurs occupent une place prépondérante dans le marché. Bien qu’ils refusent de dévoiler leur nombre d’abonnés, ceux qui sont actifs d’un bout à l’autre du pays doivent composer avec la présence de petits joueurs plus modestes aux visées locales. Pour la clientèle, l’offre tend à se diversifier tout comme la gamme d’options.  

À la grandeur du Canada, de plus en plus de fournisseurs sans fil se mobilisent pour desservir les régions. À preuve, le gouvernement, par le biais du programme Un Canada branché, tendait la main aux fournisseurs de service Internet (FSI) pour offrir aux foyers une connexion avec une vitesse d’au moins 5 Mbit/s. La norme jugée adéquate pour la haute vitesse, le tout soutenu par un investissement de plus de 300 M$. Les entreprises avaient jusqu’au 12 janvier dernier pour répondre à l’appel de projet. Les joueurs retenus seront dévoilés un peu plus tard au printemps et à l’été. À terme, le gouvernement canadien souhaite permettre l’accès à la haute vitesse à 98 % des foyers. 

Si pour certains, l’accès à une connexion rapide (plus de 5 Mbit/s) est toujours difficile —notamment dans le secteur des chemins Desroches, Gaudreau et du Curé Godbout à Brigham et des chemins des Érables, Beaulac et Benoît dans la partie Est de Saint-Armand— la Haute-Yamaska et Brome-Missisquoi demeurent généralement bien desservies, comme le révèle une carte interactive du gouvernement canadien fournie dans le cadre du projet Un Canada branché.

Cette bonne couverture pourrait s’expliquer en partie grâce à la présence des Xittel, Xplornet et iTéract. Câble Axion et Cooptel, qui s’implantait récemment à Saint-Joachim de Shefford, font aussi partie du paysage. Ces derniers, usant de technologies variées tels la fibre optique, le câble, ou le sans-fil, viennent compléter l’offre, tout en restant branchés sur leur mission.

«Nous ciblons la clientèle oubliée par les fournisseurs traditionnels. Il y a un créneau, une niche que l’on développe», avance Lee Patterson, directeur des opérations chez iTéract. «Contrairement à certains modèles qui étaient plus agressifs envers la compétition dans le passé, notre but, ce n’est pas de faire tomber le monde. Nous travaillons ensemble pour avoir un réseau qui fonctionne», renchérit Robert Proulx, président de Xittel, présent dans plus de 400 communautés au Québec, et qui possède notamment une tour érigée au sommet du mont Shefford et un réseau par câble à Venise-en-Québec.       

La présence sur le terrain des indépendants, orientés vers la création de réseaux régionaux dans des zones moins densément peuplées, se déploie en collaboration avec le milieu.

«Ce qui nous aide beaucoup au cours des dernières années, c’est que les gens sont plus ouverts à faire affaire avec des fournisseurs indépendants. Il s’est bâti une belle complicité et une belle confiance avec la clientèle. Certains clients nous choisissent pour la proximité», constate Lee Patterson. «Nous comblons quelque chose qui est moins intéressant pour les fournisseurs traditionnels. Notre modèle d’affaires est basé sur cette clientèle-là», explique Robert Proulx. 

Se rassembler  

Si les relations tendent à être plus saines avec les géants des télécommunications, certains indépendants n’hésitent pas à se regrouper, question d’unir les forces, d’élargir la palette de services et de bonifier le carnet de clients. iTéract a annoncé d’ailleurs la semaine dernière avoir conclu un accord menant à l’acquisition de Vivowave. De la fusion des deux entreprises naîtra Internexe, une nouvelle entité.  

La bande passante, le nerf de la guerre

Les plus petites boîtes doivent affronter quelques défis pour rester compétitif. Les investissements en équipement demeurent constants pour améliorer les capacités de distribution. La bande passante, qui permet de télécharger ou de téléverser du contenu, doit être achetée de revendeurs. «L’utilisation de la bande passante est un grand défi dans la région. Les forfaits illimités n’existent que très peu, et pourtant la demande de la clientèle à ce niveau est en hausse constante», explique Lee Patterson. Selon Industrie Canada, un foyer canadien moyen consomme de 30 à 40 Go par mois, comparé à une douzaine il y a à peine quatre ans.

Les régions d’abord  

Au fil des ans, les plus petits fournisseurs tirent-ils leur épingle du jeu face aux géants? «C’est toujours une course à la vitesse. Eux évoluent rapidement grâce à leurs infrastructures et offrent des vitesses de plus en plus élevées à la clientèle. Si on veut suivre, il faut réinvestir en équipement et en technologie. On ne peut prétendre rivaliser avec eux dans les grosses villes, mais en région, on se débrouille très bien», laisse savoir Lee Patterson.