Peu d’inquiétudes pour les commerces d’e-cigarettes d’ici

SANTÉ. Les «vapoteurs», ces adeptes de la cigarette électronique, pourraient désormais être soumis aux mêmes contraintes que les usagers des produits du tabac, d’après le projet de loi 44 déposé au début du mois. Une initiative que les propriétaires de boutiques implantées à Cowansville ne voient pas d’un mauvais œil pour le moment.

Le projet de loi 44, chapeauté par la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, Lucie Charlebois, prévoit notamment d’élargir aux «vapoteuses» plusieurs des restrictions imposées aux produits du tabac. Celles-ci échappaient aux griffes de l’ancienne Loi sur le tabac.

Une fois adoptée, la mise à jour de la législation, devenue la Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, empêchera la vente de cigarette électronique aux mineurs. Il sera également interdit de vapoter dans les établissements, les endroits publics, les bars et les terrasses.     

À Cowansville

Le produit gagne en accessibilité à Cowansville, alors que deux boutiques viennent de s’y implanter en l’espace de quelques mois. Cette nouvelle règlementation n’est toutefois pas perçue comme contraignante, au fur et à mesure où ceux qui se sont lancés dans cette aventure prennent connaissance du texte de loi. «Je pense que c’est une bonne chose. C’est important d’avoir des barrières, certains barèmes dans notre vie d’aujourd’hui», explique Olivier Hamel, propriétaire de Nuance Vape.

«Certains clients sont mécontents, se plaignent que leurs libertés sont encore une fois restreintes, mais il faut aussi respecter certaines contraintes. Si quelqu’un mange un bon repas dans un steak house, il n’aura pas nécessairement le goût d’avoir à côté quelqu’un qui vappe de la fraise, illustre-t-il. Je pense qu’une règlementation est nécessaire jusqu’à un certain point.» 

Les ajustements à la loi pourraient couper court aux intentions des commerçants qui exploitent des café-vape, ces endroits de plus en plus en vogue où il est possible d’utiliser la cigarette électronique en sirotant un expresso. Guillaume Paradis-Lamarche, copropriétaire de CoVape, dit craindre les effets d’une telle loi sur ces nouveaux établissements, lui qui avait d’ailleurs des projets en ce sens.

«Pour les terrasses, je pense que ça devrait demeurer un choix, parce que c’est justement pour aider les gens à arrêter de fumer. D’importants investissements ont été faits dans plusieurs grosses villes au Québec, ça pourrait faire mal. On dirait qu’ils essaient de faire peur aux gens et ça pourrait provoquer une certaine réticence envers le produit», évoque-t-il.    

«Il ne faut pas non plus avoir trop de craintes par rapport à la vape, c’est complètement différent d’un produit du tabac. La cigarette électronique existe depuis longtemps en Europe et ça aide beaucoup de gens à arrêter de fumer», estime pour sa part Olivier Hamel. 

Vers des restrictions concernant l’affichage? 

Les deux commerçants interviewés par JournalLeGuide.com s’entendent sur la nécessité d’une certaine forme d’encadrement. Ils s’inquiètent toutefois de la portée des futures normes sur l’affichage. Quelques points demeurent en suspens à ce propos. Il semble toutefois que pour les boutiques, la vue de l’extérieur vers l’intérieur devra être obstruée. Sur place, les tests des produits pourraient également être bannis.   

Un fait persiste: pas question de lésiner sur la provenance des e-liquides, les fluides contenant la nicotine et certains composés alimentaires versés dans les réservoirs puis inhalés par les utilisateurs de cigarette électronique. Les deux jeunes entrepreneurs soutiennent que les fournisseurs sont tenus de respecter des normes strictes, et que les procédés de fabrication doivent se faire dans un environnement contrôlé.    

La e-cigarette

La «e-cigarette», et sa palette de saveur qui ne cesse de s’allonger, constitue un choix de plus en plus prisé par ceux qui souhaitent combattre leur dépendance aux produits du tabac. L’appareil est composé de quatre pièces, soit un réservoir, un élément chauffant, un embout et une pile. Des flacons de liquide, dont la teneur en nicotine varie entre 0 et 24 mg/ml sont vendus. En inspirant, la pile active l’élément, transformant le liquide en gaz. À titre comparatif, un paquet de cigarettes régulier présente des quantités de nicotine passant de 10 à 20 mg.