Le fardeau fiscal nuit au développement économique

ÉCONOMIE. Une analyse récente de l’Institut économique de Montréal (IEDM) tend à démontrer que le lourd fardeau fiscal des Québécois constitue un frein au développement économique. Le poids fiscal local peut-il nuire au développement des régions?

Yourri Chassin est économiste et directeur de la recherche à l’IEDM. Au début du mois, il a fait paraître avec son collègue Alexandre Moreau une analyse intitulée Le point sur le fardeau fiscal et le revenu disponible des Québécois.

On y apprend que la province se classe 9e sur 10 en terme de revenu disponible, donc de pouvoir d’achat. Ce fardeau fiscal parmi les plus lourds du pays aurait «atteint un niveau tellement élevé qu’il exerce un effet négatif sur la croissance économique», observe le duo.

De plus, les mesures adoptées récemment par le gouvernement du Québec dans son objectif d’équilibre budgétaire auraient eu pour effet d’alourdir ce fardeau. «Pour la première fois en 17 ans le revenu disponible a diminué en valeur réelle», note M. Chassin.

Selon ses observations, le revenu disponible a crû de 0,9% en 2013 au Québec, alors que l’inflation a atteint 1,2%. Pendant que le fardeau s’alourdit, l’économie stagne. Entre 2003 et 2013, la croissance du produit intérieur brut du Québec a gagné 3,4% par année en moyenne, alors que celle du Canada a gagné 4,3%.

En regardant de plus près le fardeau fiscal des régions du Québec, peut-on tirer des conclusions semblables sur l’économie locale? «Votre calcul montre de façon intéressante la somme de ce qu’on a à payer en taxes municipales et scolaires. C’est sûr que le fardeau fiscal sur la propriété va avoir un impact», confirme le détenteur d’une maîtrise en sciences économiques de l’Université de Montréal.

Il tient toutefois à préciser qu’il faut aussi tenir compte des réalités régionales et que ce n’est pas le seul facteur à considérer. «C’est difficile de créer un lien unique», signale-t-il.

On ne peut toutefois nier l’impact de la diminution du revenu disponible, donc du pouvoir d’achat. «Comme on ne veut pas consommer moins, on s’endette plus et si on se serre la ceinture, c’est certain qu’on dépense moins dans les commerces de la région», explique M. Chassin.