Une Bromontoise aux Championnats du monde en République tchèque

ÉQUIPE NATIONALE. À 17 ans seulement, la Bromontoise Valérie Bisson s’envolera, le 19 août prochain, pour la République tchèque où elle représentera le Canada aux Championnats du monde de parachutisme. La jeune femme, qui en sera à sa première compétition de parachutisme, sera la plus jeune compétitrice. Rien de moins!

Fille de Richard Bisson, un champion canadien du vol de formation à 4 en chute libre, Valérie baigne dans le parachutisme depuis son enfance. «Mon père saute depuis que je suis née. J’allais avec lui à Farnham. Je regardais ce qu’il faisait, je faisais comme lui sur une planche à roulettes [utilisée à l’entrainement]. J’ai toujours vécu dans ça», exprime-t-elle.

À l’âge de 10 ans, elle effectue son premier saut en tandem avec son père. «J’ai vraiment <I>trippé<I>!, lance-t-elle spontanément. Je crois que j’étais trop jeune pour avoir peur. Dans l’avion, j’étais excitée. Je trouvais ça beau d’en haut. Je me souviens que lorsqu’est venu le temps de sauter, j’ai mis mes mains sur la barre en haut de la porte et j’ai regardé en bas et j’ai dit oh mon dieu! Après, j’ai laissé aller et on a sauté», raconte celle qui souhaite devenir physiothérapeute. Dès l’atterrissage, elle voulait récidiver.

Elle a commencé à s’entraîner dans une soufflerie intérieure à Laval où elle a rapidement progressé. «On m’a appris à faire des free fly, des back flip, à voler la tête en bas», ajoute-t-elle. «Mon père a commencé à parler qu’on vole ensemble. Il m’a appris les formations. En 2012, il a commencé à parler des championnats canadiens. C’est là que le projet de 4’Astrophe est né.»

En compagnie de son père, de son frère cadet Yannick et de Julie Martel, une Lavalloise, Valérie prend part à 4’Astrophe. La formation remporte la médaille d’or en chute libre intérieure dans la catégorie intermédiaire aux championnats canadiens en 2013, puis l’or en 2014 dans la catégorie avancée. Le quatuor a aussi terminé en quatrième place de la catégorie AA au World Challenge disputé à Bedford en Angleterre.

Fuzion

En Angleterre, Valérie a voyagé avec Marie-Ève Dallaire, membre de l’équipe féminine de parachutisme Montréal Fuzion. «On était dans la même chambre durant une semaine. On a parlé de Fuzion. Elle cherchait quelqu’un qui était capable de se commettre jusqu’en 2016», indique Valérie. Si elle savait qu’une coéquipière de Fuzion allait quitter l’équipe prochainement, jamais elle n’aurait cru que cela se passerait si rapidement. Fin juin, elle reçoit le fameux appel et dès le lendemain, elle prend part à un entraînement, premier d’une longue série. «Ça allait quand même bien. L’équipe a décidé qu’elle allait quand même aller aux mondiaux [malgré le départ]. Je n’avais que 26 sauts à mon actif quand j’ai commencé avec Fuzion. Je venais d’avoir ma licence pour sauter seule. Ce qui m’a aidé dans les entraînements, c’est mon expérience dans le tunnel [soufflerie intérieure].» En ce moment, l’équipe s’entraîne un minimum de trois fois par semaine, à raison d’une dizaine d’heures par jour.

Mondiaux

Le 19 août, elle prendra l’avion en direction de Prostejov, une ville située à 260 km à l’est de Prague en République tchèque, pour prendre part aux Championnats du monde de parachutisme. «C’est excitant! Ma première compétition de parachute, ce sont les mondiaux! Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je pose des questions aux autres, mais c’est le fun!».

Avant le départ de leur coéquipière et l’arrivée de Valérie Bisson, l’équipe Montréal Fuzion avait des chances d’avoir une troisième place. «Avec moi qui n’a pas beaucoup d’expérience, je ne sais pas si on a des chances de podium, mais peut-être un top 5.»

Celle qui fêtera ses 18 ans lors des mondiaux sera la plus jeune parachutiste en compétition. Une autre formation canadienne, l’équipe Évolution, un groupe de parachutistes mixtes qui s’entraîne à Farnham, prendra également part à la compétition.

À Prostejov, Valérie Bisson et son équipe profiteront d’une semaine d’entraînement et d’acclimatation aux différences entre l’Europe et l’Amérique du Nord. «L’avion n’est pas pareil. La porte est plus haute. C’est plus difficile parce que je suis plus petite, mais on va être capable d’ajuster nos sorties. On doit aussi apprendre à connaître la drop zone et où on va atterrir. Et il y a le décalage horaire!» Les compétitions se tiendront du 25 au 31 août. Valérie passera ensuite quelques jours à Prague avant d’entreprendre sa troisième session en sciences de la nature au Cégep de Granby.

Vision 2016

«Ça fait drôle de parler de mon avenir parce que je viens de commencer. Je me sens comme une petite qui commence pis je suis sur l’équipe canadienne», lance Valérie lorsqu’on la questionne. Si ses plans semblent flous, elle souhaite devenir entraîneuse dès l’été prochain et désire ardemment demeurer sur l’équipe canadienne. «Je veux continuer après 2016. Je voudrais faire au moins un cycle de mondiaux après ça. Et j’aimerais ça coacher et montrer mon expérience.»

L’ABC du vol de formation à 4

35 secondes

Dans cette discipline, le comité organisateur fourni aux équipes, au début des championnats, une description de dix sauts contenant chacun cinq à six formations différentes que toutes les équipes devront réaliser. Chaque équipe a 35 secondes, après avoir quitté l’avion, pour accomplir le plus grand nombre possible de ces formations en suivant l’ordre prescrit.

Vidéo

Chaque équipe compte un caméraman qui fait partie intégrante de la formation. Sylvie Tremblay occupe cette fonction pour la formation de Valérie et filme les enchaînements de l’équipe féminine de parachutisme Montréal Fuzion. Les juges utilisent les vidéos filmées en chute libre par le caméraman pour évaluer chaque ronde. L’équipe ayant accumulé le plus grand nombre de points au terme des dix sauts sera couronnée championne du monde.

Entraînement

«On doit apprendre les figures par cœur. On les regarde, on les visualise et on les mémorise. Ensuite, on les marche ensemble et on fait comme si on volait. Enfin, on se couche sur des planches à roulettes et on reproduit les formes qu’on a dans le ciel. On regarde les transitions, les angles. Après, on embarque dans l’avion», explique Valérie Bisson.

Tous les entraînements sont filmés, puis analysés par les parachutistes afin de corriger certains éléments.

L’équipement

Pour pratiquer son sport, Valérie Bisson loue actuellement une voile à Parachute Montréal, mais songe à en acquérir une prochainement. Elle porte aussi une combinaison adaptée au vol relatif, un altimètre, un altison et un casque avec une visière complète. «Parce que ça arrive qu’on reçoive des coups de genou dans le front», lance-t-elle.