Rencontre inspirante entre deux nageurs d’exception

RENCONTRE. L’un est allé aux Olympiques. L’autre est atteint d’une leucémie. Respectivement, Charles Francis, 26 ans, et Charles-Henri Bérubé, 14 ans, sont deux nageurs d’exception. Le 27 mai, l’Olympien est allé visiter le jeune athlète à son centre d’entrainement à Cowansville.
 

Une rencontre surprise entre Charles-Henri Bérubé et Charles Francis, son idole, a été orchestrée par l’école Massey-Vanier, l’équipe de natation de Cowansville, les parents des deux nageurs et Charles Francis qui a déjà nagé pour la même équipe. Bref, seul Charles-Henri n’était pas au courant.

Une surprise qui restera longtemps gravée dans la mémoire du jeune athlète. «C’était vraiment drôle parce que Charles Francis était caché dans un placard. Quand il est sorti, je ne l’ai pas reconnu tout de suite avec ses cheveux longs et sa grosse barbe. Là, j’étais assez gêné parce que c’était mon idole qui était devant moi», admet-il.

Les deux nageurs ont pu échanger sur leur passion. Charles-Henri a profité de la présence de celui qui a participé aux Jeux olympiques d’été à Londres en 2012 pour lui soutirer quelques conseils. «Je lui ai demandé combien de temps par jour qu’il consacrait à la natation et demandé s’il avait déjà eu des problèmes physiques. Je lui ai aussi demandé le nom et le numéro de sa physio parce que je me suis fracturé mes omoplates en déboulant les escaliers», énumère-t-il.

Un incident qui est d’ailleurs survenu en raison de sa maladie qui lui occasionne des pertes d’équilibre. Charles Henri est en rémission d’une leucémie aiguë lymphoblastique. En janvier 2014, l’élève de Massey-Vanier a reçu son diagnostic. Il a été absent de l’école jusqu’en mars dernier et était hospitalisé à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

«Quand il était à l’hôpital, Charles-Henri recevait la visite de joueurs professionnels de soccer. Il était content, mais ce n’était pas ce qu’il voulait. Lui, il voulait la visite de professionnels de natation», avance sa maman, Manon Duchesneau.

Lentement, mais sûrement

Affaibli en raison de son cancer, Charles-Henri reprend graduellement ses aises dans la piscine.

«À cause de mon cancer, je n’ai pas pu nager pendant un an et demi. La première fois que je suis retourné à l’eau, je me suis défoulé en s’il vous plait. Je ne savais plus comment m’arrêter», dit le jeune nageur en rigolant.

Charles-Henri l’avoue par lui-même, il est «très tête de cochon». Ce trait de caractère lui permet toutefois de se surpasser. «Il y a des jours où je ne devrais pas nager, mais j’y vais quand même», avoue Charles-Henri sous l’oreille attentive de sa mère.

Tout laisse croire à son entraineur qu’un avenir prometteur attend Charles-Henri. «Je crois que dès la saison prochaine, Charles-Henri sera capable non seulement de participer à des compétitions, mais aussi d’améliorer ses anciens temps», avance son entraineur depuis deux ans, Clément Arnould.