Les commerçants du Domaine du Parc sonnent l’alarme

Le Domaine du Parc, à Cowansville, collectionne les locaux vides. Après le départ de Hart il y a un mois et la fermeture de l’agence de voyages Carlson Wagonlit Travel dans les prochains jours, les derniers commerçants du centre commercial réclament de la part des gestionnaires des actions immédiates afin de se sortir du bourbier actuel.

 

Josée Bourdeau, de Chaussures Pop, est à la tête d’un mouvement qui réclame, de la part de Gestion Sandalwood, des explications sur son plan d’action pour les prochains mois. Une «rencontre au sommet» est d’ailleurs prévue au centre commercial le 14 mars prochain.

 

«Actuellement, on a 15 commerces en opération, si on compte le centre d’appels Gexel et le point de service de la SAAQ. C’est trop peu. En tant que locataires, on paie aussi pour l’achalandage. Mais c’est souvent vide. Je me demande si Consolwood pèsera prochainement sur le bouton de panique. Car ça devient critique», image-t-elle.
Hélène Lecours, qui gère La Sandwicherie et Au P’tit Rendez-vous depuis trois ans, se dit découragée.

 

«Avec le départ de Hart, c’est environ 1000 $ par semaine de moins dans nos coffres. C’est vraiment désolant comme ambiance et ça ne va pas mieux sur la rue Principale, alors que la Bijouterie Fournier quitte pour Bedford et que le Café Princess n’a pas été remplacé. Pas surprenant que les gens aillent magasiner ailleurs», clame-t-elle.
Cette dernière affirme cependant tenir bon, au nom d’une clientèle qui lui est fidèle.

 

«On garde le sourire malgré la baisse d’achalandage. Il faut garder espoir, mais ce n’est pas facile», mentionne Mme Lecours.
John Franklin, d’Attractions Muzik, se montre plus optimiste, tout en espérant que le Domaine du Parc retrouve sa vitalité d’avant.

 

«De notre côté, on a une clientèle qui provient de partout en région et avec un créneau bien défini. Mais peut-être qu’il y a trop de commerces semblables dans le secteur. Il faudrait davantage de diversité», dit-il.
M. Franklin souhaite que la rencontre du 14 mars soit l’occasion de construire, et non un simple défouloir collectif.

 

«L’économie va mal, on le sait. Et les banques ne prêtent plus aussi facilement. Il faut donc se serrer les coudes et continuer à offrir un bon service afin de ramener les gens au centre commercial. Je crois en l’entraide.

 

Nos loyers sont heureusement abordables et je sens que les administrateurs ont une volonté de s’en sortir. Mais on doit tout de même bouger un peu plus, afin d’avoir une belle relance du Domaine du Parc», soutient-il.

 

Josée Bourdeau se dit prête à donner la chance au coureur, mais sans donner de «chèque en blanc» aux gestionnaires du Domaine du Parc.

 

«La compagnie fait-elle les efforts nécessaires afin d’attirer de nouveaux commerces? Y a-t-il quelqu’un sur la route attitré au marketing? Les fermetures, c’est assez!», clame-t-elle avec fermeté.

 

En plus de Hart et de l’agence de voyages, le Domaine du Parc a perdu plusieurs locataires au fil des ans, notamment le centre de conditionnement physique Swann et de la bibliothèque municipale.

 

De l’espoir ?
Marie-Josée Marcoux, directrice régionale pour Sandalwood, admet que la situation actuelle la préoccupe grandement. Mais elle assure que tout est mis en œuvre afin de relancer le Domaine du Parc.

 

«Nous n’avons pas de contrôle sur les entreprises telles Hart, qui décident soudainement de fermer des succursales. Mais je crois qu’on a fait de beaux efforts avec, entre autres, l’arrivée de l’Aubainerie, après presque deux ans de démarche. Ce n’est pas vrai qu’on se croise les bras, bien au contraire», affirme Mme Marcoux.

 

L’administratrice assistera à la rencontre des commerçants avec l’esprit ouvert, en espérant que ça ne devienne pas un règlement de compte.
«Je favorise un climat d’échange, dans le respect. Je ne peux pas promettre de miracles, mais je suis ouverte aux nouvelles idées. En attendant, nous faisons de notre mieux», dit-elle.