Noël aux quatre coins de son salon

Dix ans de travail, 9 000$ d’investissement et 310 maisonnettes électriques plus tard, Johanne Marois n’a pas de misère à faire croire qu’elle adore Noël. Bye-bye sofas et meubles, bienvenu à un immense village qui occupe le salon et une partie de la salle à manger de cette Granbyenne. Son rêve? Avoir une assez grande maison afin que son œuvre y séjourne douze mois par année.

 

Une piste de ski, une ferme, une station de train, des manèges, des patineurs, un traîneau du Père Noël volant, un Saint-Nicolas qui monte et descend une échelle rouge, un sapin de six pieds, des centaines de maisons illuminées, dont quelques-unes sonnent chaque heure.

 

La maison de Johanne Marois respire Noël jusqu’aux lattes verticales de ses rideaux qui sont enveloppées individuellement de papier décoratif. Outre l’aspect saisissant de cet univers miniature, Johanne Marois précise que son village est positionné différemment chaque année et qu’elle commence à y penser en septembre.

 

Cette amoureuse de Noël a commencé à aménager son village le 28 octobre et a fait les dernières retouches la semaine dernière. «C’est un véritable déménagement, dit-elle. Mon bahut est dans ma chambre, les meubles de mon salon sont dans le sous-sol, je ne peux pas me servir de mon comptoir de cuisine ni des haut-parleurs du salon.» Elle a toutefois conservé une causeuse et sa télévision.

 

Celle qui dit prendre son inspiration dans les magasins de Granby, Sherbrooke, St-Hubert, Montréal, Québec, s’offre une semaine de vacances chaque automne pour se consacrer à plein temps à son projet.

 

«Quand je travaille, je fais ça à temps perdu, environ deux heures par soir», dit la dame de 56 ans qui est fière de dire qu’il n’y a pas deux maisons pareilles dans son immense village. Et dès le 2 janvier, elle s’emploie à démonter le tout – en une semaine – afin de retrouver une vie «normale».

 

Mme Marois a débuté son village, il y a environ dix ans. «J’ai commencé avec une patinoire et sept ou huit maisons. Chaque année, j’en achète. Jusqu’à présent, j’en ai acheté huit ou dix cette année. Mon frère m’en donne toujours et mes enfants aussi», indique celle qui évalue à 9 000$ la somme investie depuis le début. «Je sais qui m’a donné chacune des maisons reçues», ajoute-t-elle.

 

La cuisinière de métier se fait régulièrement demander pourquoi elle ne fait pas son village dans le sous-sol. «J’aime le voir. Le soir, je ferme toutes les lumières. Quand tout le village est illuminé, je me sens comme une petite fille!»

 

Et elle ne cache pas qu’elle aimerait avoir une résidence où elle pourrait y laisser son village douze mois par année. «C’est beau Noël. C’est de valeur que ça ne dure pas plus longtemps», enchaîne Johanne Marois.

 

Et la facture d’électricité? «On me pose souvent cette question, mais je ne crois pas que cela à une incidence sur mon compte. L’été, j’ai ma piscine et l’hiver, j’ai mon village, mais je l’allume que deux ou trois heures par soir.»