Accident mortel: l’intervention de la SQ critiquée par une coroner

La mort de Michael-Patrick Dunnigan, décédé dans un accident de la route le 13 novembre 2010 à l’entrée du Canton de Bedford, aurait pu être évitable croit la coroner Sylvie Dragon. Dans son rapport, elle émet deux recommandations à la Sûreté du Québec de Brome-Missisquoi qui a mis plus d’une heure avant d’intervenir sur les lieux de l’impact.

 

Michael-Patrick Dunnigan, 26 ans, a passé la soirée du 12 novembre 2010 dans un bar avant de quitter l’endroit peu après minuit.

 

«Vers 00h10, deux témoins d’un accident automobile abordent dans la rue deux agents de police de la Sûreté du Québec de Brome-Missisquoi et les avisent qu’ils ont vu une voiture faire une embardée à l’entrée du Canton de Bedford, sur la route 202», écrit la coroner Sylvie Dragon.

 

Or, étant en intervention auprès d’un autre citoyen et ignorant la gravité de l’accident ainsi que l’état de la victime, les deux patrouilleurs ont décidé de terminer leur intervention. Ce n’est qu’une heure plus tard, soit à 1h17 qu’ils trouvent Michael-Patrick Dunnigan allongé sur le dos au sol, entre son véhicule et un ruisseau.

 

À ce moment, le jeune adulte est en arrêt cardiorespiratoire. Les policiers tentent de le réanimer et les ambulanciers prennent le relais jusqu’à l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins à Cowansville où son décès est constaté.

 

Selon l’enquête de la coroner Sylvie Dragon, Dunnigan, originaire de Frelighsburg, circulait en direction est sur la route 202 et ne portait pas sa ceinture de sécurité. «Selon les traces de l’accident, M. Dunnigan a quitté la route en ligne droite à un secteur de la route qui devient une courbe. Il n’y avait aucune trace de freinage. La voiture a terminé sa route en heurtant un ponceau et il a été éjecté du véhicule», note Mme Dragon.

 

L’examen du corps a permis de constater que Michael-Patrick Dunnigan a subi un traumatisme crânien et de multiples fractures lors de l’impact. Les expertises toxicologiques ont aussi révélé que la victime avait 230 milligrammes d’alcool par cent millilitres de sang alors que la loi n’en permet que 80 pour conduire. Le Frelighsbourgeois avait aussi consommé du cannabis et son taux de THC dépassait largement le seuil toxique.

 

Devant cette mort qu’elle qualifié «d’accidentel et évitable», Sylvie Dragon recommande à la Sûreté du Québec de Brome-Missisquoi de «revoir la procédure d’intervention auprès de la victime quant aux délais avant de se rendre sur les lieux de l’accident et d’établir une procédure pour l’affectation d’une seconde équipe de policiers dans le contexte d’une situation similaire.»