Cruauté animale: pas de prison pour Normand Girard

Accusé d’avoir enfoncé des clous dans la tête et le corps de deux chiens avant de les abandonner dans un fossé du chemin Stagecoach à Lac-Brome, Normand Girard évite la prison. De retour devant le juge, mardi avant-midi, l’homme devra toutefois effectuer 150 heures de travaux communautaires et remettre 2000 $ à un organisme voué à la protection des animaux.

 

«Je suis soulagé. J’avais espoir, mais je ne m’étais pas fait d’idées si j’avais de la prison à faire», a confié Normand Girard, à sa sortie de la salle d’audience.

 

Son avocat, Me Éric Cloutier, se dit très satisfait du jugement. «C’est le rôle des tribunaux de départager. Les groupes de protection des animaux ne font pas la différence. Je suis très satisfait. C’est un juge très humain. Il est capable de voir les conditions humaines.»

 

S’il évite la prison, Normand Girard devra tout de même respecter une probation de deux ans, ne pas troubler l’ordre public, avoir une bonne conduite, faire 150 heures de travaux communautaires d’ici les dix prochains mois, verser 2 000$ au bénéfice de la Société protectrice des animaux (SPA) de Granby dans un délai d’un an et entreprendre une thérapie, si son agent de probation le recommande. L’accusé doit également s’abstenir d’être propriétaire d’un animal, d’en avoir la garde ou d’habiter un lieu où se trouve un animal pour une période de trois ans.

 

Normand Girard, qui a eu des animaux durant une bonne partie de sa vie, ne cache pas qu’il aimerait, possiblement à la retraite, ravoir un animal de compagnie. L’homme avoue que l’épisode a été difficile et que la page sera longue à tourner. Il a encore les yeux pleins d’eau lorsqu’il y repense.

 

Pas d’emprisonnement
Dans sa décision, le juge François Marchand a rappelé les facteurs aggravants, soit la méthode utilisée pour atteindre à la vie des animaux et la répétition du geste sur un chiot après avoir tenté de liquider la mère sans résultat. Le magistrat a cependant énuméré une longue liste de facteurs atténuants dont le plaidoyer de culpabilité, l’absence d’antécédents, la présence de remord et l’état psychologique de l’accusé au moment des faits. «En prenant en considération tous ces facteurs, le Tribunal statue qu’une peine d’emprisonnement est inappropriée, puisqu’il existe d’autres avenues et alternative à une peine privative de liberté», a dit le juge François Marchand.

 

Rappelons que la poursuite réclamait une peine d’emprisonnement ferme de quatre mois assortie d’une interdiction de posséder un animal durant cinq ans. La défense, elle, demandait une sentence suspendue, accompagnée d’une période de probation, avec l’obligation d’avoir un suivi psychologique, d’effectuer des travaux communautaires et de faire un don à la SPA de Granby.

 

Le 22 décembre 2010, une chienne et sa portée de chiots ont été retrouvées dans un fossé du chemin Stagecoach à Lac-Brome. En plus d’être trempées et transies de froid, certaines bêtes avaient un clou enfoncé dans le crâne. Le 19 mai 2011, les enquêteurs de la Sûreté du Québec de Brome-Missisquoi ont arrêté M. Girard, notamment grâce à des informations du public.

 

Normand Girard était accusé d’avoir tué des animaux, d’avoir fait souffrir inutilement un animal et d’avoir abandonné un ou des animaux.