Le coroner Gilles Sainton émet trois recommandations

La mort de Ferdinand Schönenberger, un Dunhamien de 77 ans, décédé en juillet 2011 sur une route de Lac-Brome lors d’un rassemblement de cyclistes inspire, au coroner Gilles Sainton, trois recommandations qui visent un meilleur encadrement des événements cyclistes.

Malgré son vénérable âge, Ferdinand Schönenberger était un cycliste accompli. Le 23 juillet 2011, il a pris part à une randonnée à vélo de 60 km/h au profit de la Fondation Jacques-De Champlain avec 120 autres cyclistes.

Partant de Sutton, le groupe se rendait dans le village de Knowlton par la route 104. Près de l’intersection de la rue Maple, des véhicules se sont immobilisés pour permettre à un automobiliste d’effectuer un virage à gauche. M. Schönenberger ralentit, tandis que la chaussée devient très étroite. «Quelques cyclistes dépassent les véhicules par la droite, mais lorsque M. Schönenberger tente de dépasser à son tour ces véhicules, la poignée du guidon du vélo de monsieur frotte sur la portière d’un Toyota Tacoma puis M. Schönenberger heurte le rétroviseur de ce véhicule», explique le coroner Sainton, dans son rapport. Sous la force de l’impact, le cycliste est projeté à près de 4 mètres du lieu de la collision pour ensuite heurter le trottoir. Alors qu’un médecin, déjà sur les lieux, prend en charge la victime, un témoin compose le 9-1-1.

Inconscient, Ferdinand Schönenberger est transporté par ambulance à l’hôpital BMP avant d’être transféré au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. En plus d’être atteinte d’un traumatisme crânien sévère, la victime, qui portait un casque protecteur, souffre de multiples fractures au crâne, d’une fracture à la base du crâne et d’un important œdème cérébral. Loin de s’améliorer, l’état du cycliste se détériorera jusqu’à sa mort, le 27 juillet.

Trois recommandations

Si les organisateurs avaient fait toutes les démarches et obtenu toutes les autorisations nécessaires auprès des municipalités de Lac-Brome et de Sutton, du MTQ, de la SQ et de la FQSC, en plus de détenir un imposant nombre de bénévoles et un support médical, le coroner s’interroge sur l’aspect de la sécurité routière de l’événement. «Si l’organisation de tels événements sportifs semble bien encadrée administrativement, il est étonnant de constater que la sécurité routière de plus de 120 cyclistes et des autres usagers de la route soit confiée à un organisme qui n’a aucune expertise ni formation dans ce domaine», écrit le coroner Gilles Sainton. C’est pourquoi il demande au MTQ et à la FQSC «d’établir et de fournir aux organisateurs d’événements publics les bases des procédures à utiliser pour assurer la sécurité de tous les usagers lors de manifestations cyclistes empruntant le réseau routier.»

Il recommande aussi à la SQ et aux corps policiers du Québec de réévaluer leurs politiques de gestion et de préciser les procédures à utiliser. Il souhaite aussi que le niveau de services que les policiers peuvent et doivent fournir lors d’événements du genre soit réévalué. Enfin, il demande à la SAAQ de faire modifier l’article 311 du Code de la sécurité routière afin que les bénévoles de tels événements puissent avoir de l’autorité lors de manifestations populaires autorisées.