Des chats tirés à la carabine à plombs

Marie-Claude Decelles, la propriétaire d’une chatte qui a reçu un plomb dans le dos le 25 octobre dernier, s’inquiète à l’idée qu’une personne maltraite des animaux domestiques dans son secteur. Depuis les événements, la Cowansvilloise s’interroge sur les véritables causes de la mort d’une autre de ses chattes, survenue en mai dernier.

Le 31 mai 2012, Chinook, une chatte de deux ans en pleine santé, a été retrouvée morte dans le boisé situé derrière la rue Du Ruisseau, à Cowansville. «Elle n’avait pas de plaie apparente. Elle avait un œil dilaté et du sang dans les yeux», raconte Marie-Claude Decelles. Peinée, mais sans trop se poser de question, la jeune femme a enterré son chat dans le jardin arrière de la résidence familiale sur la rue Bruce.

Les questionnements ont commencé à surgir dans son esprit lorsque Chili, sa deuxième chatte, est revenue blessée le 25 octobre dernier. «Je l’ai prise dans mes bras lorsqu’elle est arrivée et j’ai eu un liquide clair dans ma main. Ma mère a fouillé dans son poil et a vu un trou. Ce n’était pas très apparent», mentionne-t-elle. Et la blessure ne semblait pas importuner l’animal.

Une visite d’urgence chez le vétérinaire permettra d’extirper un plomb de type parachute dans le dos du félin. Outre une plaie et du poil rasé, Chili s’en sort avec dix jours d’antibiotiques. Heureusement, le projectile n’a pas blessé gravement l’animal. 

Un tireur et un piège en X

L’épisode du plomb dans le dos de Chili a mené Marie-Claude Decelles à se questionner sur les véritables causes de la mort de Chinook. «Elle avait le poil long. Je n’ai pas investigué davantage, mais j’aurais dû», lance-t-elle. Cette dernière indique que le chat d’un voisin a aussi eu un œil crevé par un plomb. Le voisinage aurait également entendu des bruits de fusil.

Quelques jours avant la mort de Chinook, Mme Decelles a fait une découverte dans le boisé où son chat est mort, qui l’a inquiété, un piège en X. «C’était une boîte de plywood avec deux broches croisées à l’intérieur et une boîte de sardines en guise d’appâts. C’était attaché à l’arbre», explique-t-elle.

À l’aide d’un bâton, la mère de Marie-Claude Decelles est parvenue à déclencher le piège puis à l’enlever. Question d’alerter le voisinage et de le mettre en garde, Mme Decelles a préparé un pamphlet qu’elle a distribué à ses voisins. Elle indique aussi avoir communiqué avec la Sûreté du Québec, la Ville de Cowansville et la Société protectrice des animaux (SPA) des Cantons.

Surpris? Oui et non

Légèrement surpris par la nature du dossier, le directeur de la SPA des Cantons, Carl Girard, n’entend pas en rester là. «Je considère ça comme un dossier de cruauté animale. C’est sûr que je vais aller faire un tour dans le secteur», dit-il en entrevue au JournalLeGuide.com.

Le dossier ne s’annonce toutefois pas aisé. «Les dossiers de cruauté sont les pires. Il faut prouver l’intention», ajoute M. Girard.

Le même constat est fait pour le piège en X. «Il n’est pas illégal de trapper un animal nuisible comme les ratons et les moufettes. Il faut démontrer l’intention de vouloir faire du mal à un animal domestique. Il y a une zone grise.» Le trappeur doit cependant utiliser un piège légal et détenir les permis nécessaires.

Il fait aussi un parallèle avec un dossier de collets à coyotes découvert dans un boisé de Cowansville. «Je vais vérifier ça. Je vais regarder si c’est au même endroit, mais je ne penserais pas», indique Carl Girard. Ce dernier invite les gens qui auraient de l’information sur ce dossier à communiquer avec lui au (450) 263-1117.