Philippe Bédard vise le Brésil en 2016

Le meilleur joueur canadien de tennis en fauteuil roulant Philippe Bédard était de passage à Bromont, vendredi dernier, pour le 3e cocktail bénéfice annuel de sa fondation. Un coup de pouce moral et financier pour l’athlète, qui ne vise rien de moins qu’une médaille à Toronto en 2015 et une participation aux Jeux paralympiques de Rio De Janeiro en 2016.

Après un passage remarqué à Londres en 2012, l’athlète natif de Bromont a profité de l’événement pour obtenir un soutien financier de la part de la communauté, mais aussi pour revoir son monde et faire part des dernières nouvelles.

«Là, je suis encore affecté par ma maladie, le lupus érythémateux, une maladie auto-immune qui a atteint ma moelle épinière, raconte Philippe Bédard. Mon système immunitaire a été très affecté, en plus de m’être blessé au poignet au Championnat canadien de Montréal en octobre 2012. J’ai été deux mois arrêté, et j’ai recommencé en janvier. En plus, j’ai eu la grippe environ six fois cet hiver. Mais côté performance, j’ai quand même réussi à percer le top 40 mondial; j’ai atteint le 32e rang.»

En vue de participer aux Jeux paralympiques de Rio De Janeiro en 2016, l’athlète de 32 ans, qui occupe présentement le 37e rang mondial, a effectué de grands changements.

En plus d’échanger son entraîneur (il travaille maintenant avec le Roumain Sébastien Scutaru de Tennis Île-des-Sœurs, où il habite), il compte un nouveau commanditaire important depuis janvier: Motion Composite, une entreprise de Saint-Roch-de-l’Achigan, qui a développé un fauteuil roulant entièrement composé de carbone.

«Je suis même devenu leur porte-parole, et ils ont fait le Veloce, le fauteuil le plus léger du monde, sur mesure pour moi. Ça va être une première mondiale dans le monde du tennis», affirme Philippe Bédard.

De plus, il a fait appel au populaire psychologue sportif Jean-François Ménard, qu’il considère comme étant la «carte cachée de son jeu». 

«Les gens le connaissent parce qu’il est souvent interrogé à RDS», souligne Philippe, ravi de ce partenariat.

«J’ai fait beaucoup de progrès grâce à lui», confie-t-il.

Soutien nécessaire

Pour atteindre son objectif, qui est de percer le top 30 mondial en 2014, Philippe Bédard devra multiplier les participations aux tournois internationaux afin de mieux connaître ses adversaires.

«Je vais voyager outre-mer durant six semaines cette année en Australie, en Europe et en Afrique du Sud. Ça me donne de l’expérience contre de nouveaux joueurs», plaide-t-il en précisant que ces nombreux voyages coûtent évidemment très cher.

«C’est pour ça que je me suis entouré des meilleurs au Québec: parce que mes objectifs sont très précis, et je savais ce que j’avais à faire», dit-il.

D’où l’importance de sa fondation, qui porte son nom, créée en 2010 et qui permet le financement de ses entraîneurs, de l’équipement et de ses déplacements pour les nombreux tournois nationaux et internationaux en vue des Jeux paralympiques de Rio De Janeiro en 2016.

«C’est une campagne de financement, mais de retrouver mon monde de Bromont qui m’encourage, je trouve ça l’fun. Je suis parti 15 semaines par année, et je reviens le plus souvent possible. Ça me donne un break et ça me permet de respirer», conclut le meilleur joueur canadien de tennis en fauteuil roulant.