Projet-pilote en Estrie pour une gestion intelligente du transport de personnes

TECHNOLOGIE. Le service de transport collectif et adapté de la MRC de Brome-Missisquoi – et de cinq autres MRC de l’Estrie – entrera bientôt dans une nouvelle ère avec l’implantation d’un système de gestion intelligent.

Les MRC de Brome-Missisquoi, Haute-Yamaska, Memphrémagog, Coaticook, Les Sources et Haut-Saint-François) travaillent ensemble, depuis plus de deux ans, dans l’espoir d’améliorer les outils de travail des employés et des transporteurs concernés par le transport collectif et adapté.

Ces six MRC ont soumis au gouvernement du Québec une demande d’aide financière individuelle de 100 000 $ couvrant 75 % des coûts estimés tout en s’engageant à contribuer au projet d’acquisition du système de transport intelligent à hauteur de 33 333 $ chacune (25 000 $ en argent et le reste en ressources humaines). L’État a répondu favorablement à ces demandes et contribuera à la réalisation de ce projet-pilote à hauteur de 600 000 $ dans le cadre du Programme d’aide au développement du transport collectif (volet optimisation des services de transport en commun).

«Deux autres MRC, celles du Granite et de Val-Saint-François, ont également soumis une demande de subvention au ministère des Transports du Québec et pourraient éventuellement se joindre au groupe», signale Francis Dorion, directeur général adjoint (DGA) à la MRC de Brome-Missisquoi.

Prochaines étapes

Les six partenaires travaillent actuellement à l’élaboration d’une entente de gestion et ont choisi de faire appel au cabinet d’avocats et de notaires Cain Lamarre pour les guider dans cette démarche.

«Le groupe a notamment convenu de mettre sur pied un comité de travail pour identifier les besoins des six MRC et préparer un appel d’offres public dans le but de dénicher un fournisseur de logiciels. On en est présentement à l’étape de la préparation des devis», indique M. Dorion.

Selon ce dernier, de quatre à six mois pourraient être nécessaires pour le lancement de l’appel d’offres, l’identification des fournisseurs potentiels et l’analyse des soumissions des entreprises intéressées.

On devra également prévoir du temps pour implanter le nouveau système et former les employés et les transporteurs.

«Ce sera un véritable défi de mettre en place le nouveau logiciel tout en maintenant les services à la clientèle. Dans le meilleur des cas, le nouveau système pourrait être totalement fonctionnel au début de la prochaine année», soutient le DGA de la MRC de Brome-Missisquoi.

Il convient de préciser que la société Transport HSF, qui assure le service dans la MRC du Haut-Saint-François, agira comme maître d’œuvre dans ce dossier.

Du papier au mode électronique

L’acquisition du nouveau logiciel de gestion viendra modifier les habitudes de travail des employés du réseau de transport collectif et adapté des six MRC partenaires, tout comme celles des transporteurs de la région à contrat avec ces organisations.

«Le nouveau système devrait aider à diminuer les tâches administratives, faciliter la gestion des coûts et des revenus, tout en simplifiant la préparation des rapports statistiques. Pour les chauffeurs de taxi et d’autobus, on parle d’une réduction de la paperasse et une économie de temps alors que, pour les usagers, on entrevoit une diminution des délais de réservation et la possibilité de réserver en ligne ou d’acquitter sa facture à distance», précise Francis Dorion.

À l’heure actuelle, les répartiteurs rentrent les demandes des usagers dans le système informatique et compilent les informations utilisées pour la confection des feuilles de route des chauffeurs. De leur côté, les chauffeurs doivent noter à la main les données sur le kilométrage, le temps passé sur la route et le prix des courses. Ces informations sont ensuite transmises aux bureaux du service de transport pour leur entrée dans le système.

Ce virage technologique facilitera par ailleurs les interrelations entre les divers services de transport collectif et adopté de l’Estrie, chacune des MRC participantes ayant accès au même système de gestion.

«Les usagers auront accès aux réseaux de transport des autres MRC et pourront éventuellement se déplacer d’une région à l’autre avec beaucoup plus de facilité», ajoute M. Dorion.