Bilan positif pour la deuxième année du Phoslock au lac Bromont

ENVIRONNEMENT. Le traitement Phoslock, un produit australien déversé dans le lac Bromont pour éradiquer le phosphore dans l’eau du lac, continue sur sa lancée. Les quantités de phosphore, responsable, entre autres, de la prolifération des algues bleu-vert, ont diminué de plus de 70 % par rapport avant l’opération Phoslock, qui s’était tenu à l’automne 2017.

Cette diminution est d’autant plus intéressante considérant la durée et l’étendue du déficit d’oxygène dans le fond du lac, comme l’indique la chercheuse et professeure émérite à l’Université du Québec à Montréal, Dolors Planas.

«Présente du printemps au brassage automnal, cette carence en oxygène aurait normalement dû créer les conditions optimales pour un relargage intense du phosphore provenant des sédiments», a expliqué Mme Planas.

Action conservation du bassin versant du lac Bromont (ACBVLB) note également les résultats préliminaires de l’équipe de recherche du professeur Raoul-Marie Couture, du département de chimie de l’Université Laval, qui tend à démontrer que le Phoslock a bel et bien réussi à séquestrer le phosphore dans les sédiments du lac.

La fréquence des fleurs d’eau d’algues bleu-vert, aussi appelées cyanobactéries, a aussi grandement diminué. Alors que le lac avait connu 114 jours de présence de cyanobactéries en 2017, avant l’application du Phoslock, le nombre de jours a baissé à 44 en 2018 et seulement 31 en 2019.

«L’an dernier, le nombre de fleurs d’eau de cyanobactéries observées a diminué de près de 80 % par rapport à 2017», a remarqué la présidente d’ACBVLB, Michelle Champagne.

Avec ses bons résultats, ACBVLB indique toutefois qu’il «reste beaucoup de travail à faire pour assurer la pérennité du traitement au lac Bromont».

Action conservation du bassin versant du lac Bromont avec les chercheurs Dolors Planas et Raoul-Marie Couture continuent de travailler de concert. Ils étudient en ce moment «l’influence des apports externes de phosphore en provenance des tributaires sur l’efficacité du traitement à long terme et le devenir du complexe phosphore-lanthane dans les sédiments du lac Bromont». Ces recherches sont financées par le programme Innovation du ministère de l’Économie.

Rappelons que 174 tonnes de Phoslock, qui est formé de granules d’un type d’argile, la bentonite, à laquelle est fixé du lanthane, un métal non toxique, avaient été utilisées en 2017. Le projet est un projet-pilote qui pourrait être répété dans d’autres lacs du Québec durement touchés par des épisodes de cyanobactéries. Le coût de l’opération Phoslock a été assumé par la Ville de Bromont à la hauteur de 650 000 $, environ.