Sensibiliser les citoyens aux réalités du milieu agricole

AGRICULTURE.  Les agriculteurs de la Montérégie partent à la rencontre de leurs voisins de palier afin de les sensibiliser à leur quotidien. De nombreuses MRC de la Montérégie se joignent à eux. Celle de Brome-Missisquoi s’y est greffée.

Cette initiative de l’UPA Montérégie a pour thème Notre campagne, un milieu de vie à partager. Elle vise à «favoriser le vivre ensemble et le dialogue entre les producteurs agricoles et les résidents […] à démystifier les croyances, atténuer les contrariétés et aborder les enjeux liés au travail agricole», dit-on à l’UPA Montérégie, maître d’œuvre de la campagne. Le projet est financé par le MAPAQ. Treize MRC montérégiennes et l’agglomération de Longueuil ont accepté d’y participer.

Pour Christian Saint-Jacques président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie et lui-même producteur de porcs et acéricole à Saint-Pie, «il s’agit d’être à l’écoute, de sensibiliser les gens à ce qui se passe sur notre territoire ». La gestion des odeurs est en tête de liste des thématiques qui seront abordées.

«Aujourd’hui, c’est normal qu’on valorise nos lisiers et nos fumiers pour les appliquer. Ce que les agriculteurs peuvent faire pour contrôler les odeurs, ils le font»: des machineries permettent d’abaisser la hauteur de propulsion du lisier grâce à des rampes. Et l’enfouissement augmente l’efficacité de la fertilisation.

«Tout est calculé, les quantités, les valeurs nutritives que ça apporte à la plante, c’est appliqué avec des normes très sévères. Il faut toutefois être conscients qu’on n’arrivera jamais à éliminer toutes les odeurs en zone agricole», souligne le président de l’UPA Montérégie.

Ce n’est pas en réaction que cette campagne a été lancée, nous dit Nathalie Grimard, directrice du service de la gestion du territoire pour la MRC de Brome-Missisquoi qui affirme ne pas du tout crouler sous les plaintes. « L’idée c’était de mieux se connaître, pour mieux cohabiter, de mieux connaître l’environnement qui nous entoure. Avec le temps, on accueille des néo-ruraux, c’était important de les informer sur le milieu dans lequel ils viennent d’emménager ».

Certaines municipalités se sont associées aux camps de jour. Une activité qui a beaucoup plu au président de l’UPA Montérégie. «Au-dessus de 1 100 jeunes de huit ans à 12 ans ont été rencontrés le 6 juillet dernier. Ces jeunes sont sensibilisés, comprennent plus et des fois, c’est ces jeunes-là qui informent les parents». Il s’agit «de parler de façon positive de la réalité des agriculteurs.trices», explique Joëlle Jetté, de l’UPA Montérégie.

En ces temps où l’on revendique de manger local et l’autosuffisance alimentaire, il est important d’aborder ces questions qui touchent les quartiers et résidences côtoyant le milieu agricole. Les terres sont notre garde-manger. La première phase de la campagne s’est déployée autour du thème des odeurs, mais il ne sera pas le seul à l’être d’ici 2021. Le partage de la route, l’utilisation des pesticides et des engrais, les pratiques alternatives, l’utilisation de l’eau et la protection des cours d’eau sont aussi ciblés.