Une usine de biométhanisation pourrait voir le jour à Bromont

INDUSTRIE. L’entreprise Bähler Biogaz, spécialisée dans la biométhanisation, a Bromont à l’œil. L’entreprise basée à Sherbrooke souhaite implanter une usine de biométhanisation dans le Parc scientifique de Bromont, près de l’intersection du chemin d’Adamsville et du boulevard de Bromont.

La Ville de Bromont a effectué le premier pas vers l’implantation de l’usine en adoptant une modification au règlement de zonage pour permettre l’usage «Centre de gestion des matières résiduelles» dans la zone visée.

«C’est un avis de motion et un dépôt de premier projet de règlement de zonage modifiant le règlement de zonage afin d’agrandir la zone PDA2-07 pour permettre l’implantation d’une entreprise de biométhanisation dans le parc scientifique, a expliqué le maire de Bromont, Louis Villeneuve. Ça fera de Bromont une ville encore plus verte!»

Le projet est évalué à près de 28 millions de dollars.

«L’implantation d’une usine de biométhanisation dans le parc industriel de Bromont contribuera à réduire les gaz à effets de serre et à valoriser les matières résiduelles en générant du gaz naturel renouvelable plutôt que d’en disposer aux sites d’enfouissement, des objectifs que partagent tous les paliers de gouvernement», indique l’entreprise Bähler Biogaz.

L’entreprise souhaite transformer les matières résiduelles en gaz naturel et en fertilisant.

«Cette usine dont le financement, la construction et l’opération seront assurés par Bähler Biogaz Inc. permettra de récupérer environ 45 000 tonnes de matières résiduelles organiques de la région, a décrit l’entreprise. L’usine les transformera en gaz naturel renouvelable et en fertilisant organique qui servira ensuite à un épandage en milieu agricole selon les nouvelles normes du [Bureau de normalisation du Québec] (BNQ) qui sont beaucoup plus restrictives.»

Bähler Biogaz souhaite utiliser les matières résiduelles organiques de la région.

«Le projet a été modifié pour permettre le traitement et la mise en valeur des matières résiduelles organiques provenant des unités multilogement et des établissements commerciaux et industriels de la municipalité et de la région», a assuré l’entreprise.

Nuisances

L’entreprise assure l’usine ne sera pratiquement pas visible de la rue.

«L’usine sera localisée sur un terrain accessible par le chemin d’Adamsville, a-t-elle indiqué. Cette localisation n’entraînera pas de circulation à l’intérieur des zones résidentielles. Les opérations de l’usine nécessiteront un achalandage régulier d’environ 6 camions par jour, cinq jours par semaine. La localisation des installations sera nettement en recul et en profondeur sur le terrain. Un dénivelé naturel favorable et l’aménagement paysager prévu, contribueront à les rendre quasi imperceptibles du chemin Adamsville ou du boulevard de l’Aéroport.»

L’entreprise assure également que les odeurs seront limitées au maximum.

«Les procédés de l’usine sont essentiellement divisés en trois blocs:

  • la réception et le prétraitement des matières résiduelles sont localisés à l’intérieur du bâtiment principal doté d’un système complet de traitement d’odeur;
  • l’équipement de digestion anaérobique et de stockage comporte trois enceintes de béton fermées mécaniquement et à limitation d’émanation externe;
  • l’équipement de raffinage et d’injection du gaz au réseau d’Énergir sera également totalement exempt d’émanation externe.»

«Le procédé de digestion anaérobique est favorisé par l’injection d’eau en quantité limitée, explique Bähler Biogaz. Celle-ci qui sera traitée par un système reconnu de traitement industriel des eaux, le tout selon les normes actuelles du ministère de l’Environnement du Québec.»

«L’usine deviendra un projet signature pour Bähler Biogaz et la Ville de Bromont qui s’en serviront comme vitrine technologique pour exposer l’efficacité en valorisation des matières résiduelles dans le cadre d’une économie circulaire», a-t-elle conclu.

L’entreprise prévoit présenter le projet aux citoyens dans quelques semaines.

Le terrain sélectionné près de l’intersection du chemin d’Adamsville et du boulevard de l’Aéroport, à vue d’oiseau. (Photo: Gracieuseté)