Le Panier Bleu, fer de lance du commerce électronique québécois?

ÉCONOMIE. Le gouvernement du Québec répond aux critiques et décide de transformer le Panier Bleu en une véritable plateforme de commerce électronique. La Banque Nationale et Desjardins y injectent 600 000 $ auxquels Québec ajoute 300 000 $.

Le financement de la future plateforme de commerce électronique n’est cependant pas encore ficelé. Des investisseurs privés sont attendus, espérés. Alain Dumas, directeur général du Panier Bleu, estime qu’«un projet de cette amplitude nécessite des investissements de l’ordre de plusieurs millions de dollars.» La direction du Panier Bleu semble sûre d’en trouver d’ici peu.

La création de cette plateforme de magasinage en ligne, réservée aux détaillants québécois figurait tout au haut de la liste des 50 recommandations publiées en janvier dernier par les Chantiers sur l’avenir du commerce de détail au Québec lancés par le Panier Bleu. L’ensemble des fonctionnalités du site pourraient cependant être déployées sur un horizon de trois ans. «L’idée, c’est d’y aller par étape, d’avoir une place de marché d’ici la fin de l’année», explique Alain Dumas.

M. Dumas estime que les détaillants seront nombreux à adhérer à la nouvelle plateforme de commerce électronique. «On a fait des groupes de discussion à travers 16 régions du Québec pour bien comprendre les enjeux des commerçants. Un des enjeux, c’était le manque de compétences liées au commerce électronique. On veut développer une plateforme qui priorise la proximité. Cela s’insère autant dans un courant environnemental, que d’achat local.» M. Dumas n’y voit pas de contradiction. «La plateforme améliorera l’expérience des détaillants en ce qui a trait à la visibilité, réduira les coûts liés à la transition numérique et permettra un accès à une expertise, une capacité logistique ainsi qu’une solution de transport et de livraison qu’ils ne peuvent actuellement s’offrir.»

Le Panier Bleu 2.0 sera d’abord proposé aux commerçants qui n’ont pas encore de plateforme transactionnelle, souligne Alain Dumas. «On veut qu’il y ait une place de marché dès l’automne. C’est probablement l’étape la plus facile pour attirer les commerçants.»

Le projet est encore très embryonnaire. Peu de détails émergent quant à la forme, formule et architecture que pourrait adopter la future plateforme, voir même sur les frais qui seront exigés aux commerçants qui vont utiliser le site du Panier Bleu 2.0. «Ça reste à définir entièrement. Le commerçant pourrait avoir son espace marchand ou sa boutique à lui. Avec le temps, on pourrait par exemple avoir un Panier Bleu pour une région spécifique», précise Alain Dumas.

Le projet de conversion du Panier Bleu visait à faire naître un mouvement vers l’achat local. Ce dernier est maintenant bien entamé. De convertir un bottin d’entreprises en ligne en une plateforme transactionnelle de haut niveau en mesure de compétitionner à armes égales avec les géants mondiaux du numérique est cependant tout un défi.