COVID-19: les cabanes à sucre se réinventent pour préserver la tradition

ÉCONOMIE. Les acériculteurs réunis au sein de l’Association des salles de réception et érablières du Québec (ASEQC) offrent désormais à travers le site « Ma cabane à la maison » le service de boîtes-repas à emporter et en appellent à la solidarité des Québécois.

 Plusieurs tenanciers de cabanes à sucre ont perdu de lourds investissements depuis l’année dernière et ont été contraints à la fermeture durant leurs seuls mois d’activités de l’année.

Ceux qui ont survécu à ce jour ont proposé une plateforme couvrant 196 points de cueillette grâce à leurs boutiques et au partenariat du réseau Métro. Chaque cabane a préparé un menu composé de produits locaux à 90 % servis dans des emballages recyclables et fabriqués au Québec.

«L’objectif est de sauver la tradition des sucres pour que nous puissions nous rassembler à nouveau dans ces lieux festifs, l’an prochain. Nos cabanes à sucre sont au bord de la faillite et si nous ne faisons rien, 75 % d’entre elles risquent de disparaître à tout jamais», a indiqué la présidente de l’Association des salles de réception et érablières du Québec (ASEQC) et copropriétaire du Chalet des Érables dans les Laurentides, Stéphanie Laurin.

Les personnes qui ont commandé les boîtes gourmandes auront un bonus de spectacle web diffusé par des artistes comme le duo 2Frères, Daniel Boucher, Yves Lambert et Guylaine Tanguay qui ont décidé d’appuyer Ma cabane à la maison. L’agence de communication marketing Prospek a également été associée au projet ainsi que plusieurs autres entreprises et organisations comme les associations touristiques régionales (ATR), les Producteurs et productrices acéricoles du Québec et la Fédération des producteurs d’œufs du Québec.

Soutien à l’achat local selon le député Yves Perron

 «Nos érablières participent à la poursuite de nos traditions québécoises et culturelles. Aujourd’hui, les cabanes à sucre se mobilisent afin de nous servir une offre renouvelée et adaptée et nous répondons présents», a déclaré le député de Berthier-Maskinonge par ailleurs porte-parole du Bloc en matière d’agriculture, d’agroalimentaire et de gestion de l’offre. Il a également encouragé la population « à profiter allègrement » de cette saison des sucres critique pour des érablières  laissées à elles-mêmes depuis le début de la pandémie. » Le Bloc avait proposé l’année dernière un programme adapté à cette activité difficilement admissible aux programmes d’aide fédéraux en raison de leurs spécificités.

«Ce projet est une magnifique occasion d’encourager l’achat local, de soutenir nos érablières et de leur démontrer que nous voulons conserver cette tradition typiquement québécoise. N’hésitons pas à profiter de la saison des sucres cette année», a conclu Yves Perron. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) quant à elle a exhorté la population à sauver des PME qui font battre le cœur de la culture québécoise.

Les cabanes à sucre génèrent souvent des retombées de plus de 300 millions de dollars en plus de l’influence sur le tourisme selon un communiqué. Ma cabane à la maison pourrait en produire plus de 10 millions dans les régions du Québec en 8 semaines selon les estimations de l’ASEQC. Plus de 6 000 travailleurs et plusieurs chaines de production et de distribution sont affectés par la crise actuelle.