Quitter la ville pour s’installer dans Brome-Missisquoi

DÉMÉNAGEMENT. Le phénomène de l’«exode urbain» prend de l’expansion. Brome-Missisquoi n’y fait vraiment pas exception, étant la deuxième MRC la plus attractive de la province. Éva Portelance et son conjoint Alexandre ont d’ailleurs décidé de quitter la métropole pour s’installer à Bolton-Ouest dans la dernière année.

Le couple, et son nouvel enfant Nelson, se sont installés dans le petit village des Cantons-de-l’Est l’été dernier. Ils ont participé à l’émission Le Grand Move, animée par Mariloup Wolfe et diffusée à Canal Vie la semaine dernière.

«Moi, ça faisait longtemps que je voulais partir de la ville, affirme la mère de famille de 32 ans. J’ai fait mes études à Chicoutimi et je suis tombée en amour avec la région. Je suis guide de montagne aussi, j’avais besoin d’être plus près des montagnes, c’était un peu ma motivation première. Mon copain, lui, travaillait en construction à Montréal. C’était un peu plus difficile pour lui de changer d’emploi d’un coup. Il commençait à être un peu en sécurité financièrement.»

C’est quand elle est tombée enceinte qu’Éva et Alexandre ont décidé de faire le move.

«On regardait plus du côté de la Montérégie, Mont-Saint-Grégoire par exemple, relate-t-elle. Finalement, il n’y avait rien dans nos prix. On a élargi nos recherches. On est arrivé vers Farnham, Cowansville, Sutton et finalement, on a trouvé cette maison-là qui n’était pas trop chère.»

Au départ, le couple trouvait que la maison était un peu trop loin à son goût. Après une visite, il est tombé amoureux de la région.

«On a signé en mars 2020, juste avant que la pandémie explose, raconte Mme Portelance. C’était une maison qui était plus un chalet trois saisons, pas vraiment viable à l’année. Il y a eu beaucoup de rénovations à faire. Mon conjoint a fait ça pendant des mois. On a emménagé en août passé. Depuis ce temps-là, on habite ici.»

«Je suis thérapeute en relation d’aide, je suis en train de partir ma clientèle, ajoute-t-elle. Je suis aussi intervenante au Centre d’action bénévole de Sutton. J’ai réussi à trouver de l’emploi facilement en arrivant dans le coin. Mon copain, pour l’instant, est encore en train de rénover la maison. On est à l’étape numéro deux, il rénove le premier étage pendant qu’on habite au deuxième.»

Quitter Montréal

Éva Portelance a passé presque toute sa vie à Montréal, à l’exception de ses études au Saguenay. De son côté, Alexandre est originaire de Sainte-Adèle dans les Laurentides.

«Il a vécu ce qu’il vit en ce moment, c’est un peu un retour aux sources pour lui. La maison qu’on a achetée ressemble pas mal à sa maison d’enfance, avec le bois en arrière aussi.  Pour moi, c’est ce à quoi je rêve depuis un bon cinq ou six ans de pouvoir vivre la vie de campagne.»

Quitter Montréal voulait également dire s’éloigner de ses amis, ce qui n’a pas été une mince tâche.

«J’ai deux amis d’enfance que je voyais beaucoup à Montréal quand j’habitais là, a affirmé Éva Portelance. Je pense que ça a été le plus dur, mais en même temps, on n’est pas à douze heures de Montréal non plus. Quand on veut se voir, c’est juste un peu plus d’organisation. Au lieu d’aller prendre un café, on va se voir une journée. En temps de pandémie, c’est différent, mais ce serait l’idéal en temps normal. On est à une heure et quart, une heure et demie, on n’est pas à Chicoutimi ou en Gaspésie, ça, je trouve ça courageux. Même si j’ai adoré le Saguenay, c’était un critère de ne pas être trop loin de nos parents.»

Si la proximité avec Montréal était importante, le couple n’est pas près de retourner s’y installer de sitôt.

«Quand on retourne à Montréal, autant je vais toujours aimer la ville, je suis contente d’y aller, mais de repartir! J’ai ma dose après un jour ou deux. Je suis contente de retrouver ma tranquillité.»

Populaire, Brome-Missisquoi

Le nombre de ventes immobilières dans plusieurs municipalités de Brome-Missisquoi ont explosé lors des quatre derniers trimestres comparativement à l’an dernier, selon les statistiques de Centris. À titre indicatif, Bromont et Lac-Brome ont toutes deux connu des hausses de 45 % au chapitre des ventes.

Des données de l’Institut de la statistique du Québec révèlent également que la région connaît un solde migratoire positif de 1771 entre juillet 2019 et 2020, dont près du tiers provient de la région de Montréal.

«Pour moi, en déménageant en campagne, je voulais arriver dans une région où c’est vivant, a déclaré Éva Portelance. On était venus dormir dans une auberge pour voir le coin avant que je tombe enceinte, on s’était arrêtés au lac Brome. Je ne me serais jamais imaginé qu’un an plus tard, ça deviendrait mon quotidien. Je vais toujours marcher sur le bord du lac maintenant.»

La proximité des montagnes et des sentiers de randonnée a également l’un des éléments clés qui ont fait pencher la balance en faveur de Brome-Missisquoi.

«Il y a beaucoup de familles, des projets qui se font, il y a plein d’entreprises locales, c’est jeune, c’est dynamique, a-t-elle déclaré. Tous les villages ne sont pas loin les uns des autres aussi.»