Le Dirt Camp souffle ses 25 bougies

VÉLO. Le camp de vacances spécialisé en vélo de montagne et en ­BMX, le ­Dirt ­Camp, basé à ­Bromont, célèbre cet été sa 25e année d’existence. Le camp qui est le plus vieux toujours en activités au ­Canada s’adresse à des jeunes de 6 à 16 ans.

D’ailleurs, la popularité du vélo de montagne ne cesse d’augmenter dans les dernières années. Ça se reflète au niveau des inscriptions pour le ­Dirt ­Camp, explique le fondateur du camp, ­Jeff ­Silas.

« C’est la plus grosse année qu’on n’a jamais vécue en tant que nombre de jeunes inscrits, affirme M. Silas. On est bientôt à 300 jeunes. Pour un camp spécialisé dans une discipline qui implique de la mécanique et beaucoup de précautions au niveau de la sécurité, c’est quelque chose. Ça nous prend beaucoup de personnel aussi. On doit être un entraîneur pour cinq ou six jeunes environ. »

Cette popularité s’étend dans le reste de la population.

« ­Je suis chanceux parce que je suis dans l’oeil de la tempête, a déclaré M. Silas. Le vélo de montagne, ça explose en ce moment. On est dans un pic, un peu comme on a vu en 2005‑2006, sauf que maintenant, les gens qui en font n’ont pas 16 ans, ce sont des adultes. C’est plus durable qu’avant. Ça risque de rester plus longtemps, ce ­boom-là. Je suis conscient cependant que ce ­boom-là est causé en partie par la pandémie et que ça va rechanger. »

Même si la pandémie a accentué cette hausse, la tendance était déjà bien forte avant même qu’on entende parler de la ­COVID.

« ­Depuis 2013‑2014, les chiffres dans l’est du ­Canada sont tranquillement en train de rattraper ceux de l’ouest, ­ajoute-t-il. Je suis pas mal certain que, maintenant, on va l’atteindre et sinon le dépasser. C’est intéressant parce que le vélo connaissait déjà une montée avant la pandémie. La table était mise. »

25 ans

L’histoire du ­Dirt ­Camp commence lorsque ­Jeff ­Silas est âgé de 16 ans et est étudiant au ­Collège ­Vanier, à ­Montréal.

« ­Ils étaient en train de créer et d’offrir un cours de vélo de montagne, ­relate-t-il. J’avais 16 ans, j’étais déjà un mécano compétent, je dirais, j’avais offert mon aide au prof du cours. Immédiatement, il a accepté. Avec le temps, les profs me demandaient ce que ça allait prendre pour le personnel, ce qu’on faisait pour régler tel ou tel problème. »

Il est devenu en quelque sorte une référence en la matière.

« J’avais le même âge que les étudiants dans le cours, mais je développais le programme avec le cégep, ­poursuit-il. Quelqu’un voulait commencer un camp ­lui-même et m’a vu aller. Il m’a dit qu’il voulait que j’aille travailler avec lui, en ­Estrie. Trois ans plus tard, j’ai parti mon propre camp. »

Si le camp célèbre son 25e anniversaire cet été, ­Jeff ­Silas admet qu’il sera difficile de tenir un événement comme il le voudrait pour souligner le moment.

« C’est difficile de faire des célébrations en mode ­COVID. Le ­mot-clé, c’est la survie. L’an passé, quand il y a eu le confinement, on ne savait même pas s’il y allait avoir un camp. On a rapidement oublié ça dans l’afflux vers le plein air qui est devenu synonyme à la pandémie. On célèbre le fait qu’on n’ait pas dû fermer nos portes ! »

Camp

Pour la deuxième année consécutive, il n’y aura pas d’hébergement au camp.

« ­On va revenir à des camps d’hébergement, mais d’après moi, on n’offrira plus des camps de sept ou huit semaines de camp où le monde dort, affirme M. Silas. On va l’offrir pour trois ou quatre semaines. »

« Ça faisait une couple d’années que je me demandais si la formule de camp de jour pouvait survivre, ­ajoute-t-il. On a un super emplacement, mais j’ai déjà vécu le fait qu’on ait perdu notre emplacement en raison de rénovations ou un changement d’utilisation. J’avais ce ­questionnement-là dans ma tête, mais je n’ai jamais eu le désir de le tester tout un été de temps. La ­COVID m’a forcé la main un peu. »

Jeff ­Silas tente également de séparer les jeunes inscrits dans des groupes plus adaptés à leur niveau.

« ­Il faut faire des groupes par niveau aussi. Si les jeunes sont trop forts pour un groupe, ce n’est pas bon et s’ils ne sont pas assez forts pour un groupe, ce n’est pas bon non plus. En général, on a huit ou neuf groupes par niveau juste pour être absolument sûr que les jeunes sont exactement à la bonne place en fonction de leurs habiletés. J’ai horreur de mettre du monde dans un groupe qui ne marche pas où ils auraient de la misère, où ce serait dangereux, ou qu’ils soient trop bons et qu’ils s’ennuient. »

Montagne

Le ­Dirt ­Camp est basé à ­Bromont, montagne d’expériences.

« ­On est très intégrés avec la montagne autant au niveau de la passe et des abonnements et aussi pour la création de sentiers adaptés à nos besoins, a déclaré ­Jeff ­Silas. Depuis plusieurs années, on a une relation professionnelle assez efficace avec la montagne. »