Cowansville pleure le départ de Régina Lapointe à l’âge de 104 ans

COMMUNAUTAIRE. Les Cowansvillois apprenaient la semaine dernière le décès de Régina Leduc Lapointe, une bénévole au parcours exceptionnel, à l’âge de 104 ans.

Le journal Le Guide l’avait rencontrée, en décembre 2016, à l’occasion de son centenaire. Cette dernière venait alors d’apprendre que la nouvelle cuisine du sous-sol de l’église Sainte-Thérèse porterait désormais son nom.

«Madame Lapointe était un modèle pour son implication citoyenne et son grand coeur. C’était une femme généreuse et humaine qui avait un grand souci du bien-être des moins fortunés. Elle demeure un exemple à suivre et une source d’inspiration pour nos plus jeunes citoyens, mais également pour l’ensemble de la communauté», indique Sylvie Beauregard, mairesse de Cowansville.

Arrivée à Cowansville

Régina Leduc a vu le jour à West Shefford (aujourd’hui Bromont) le 30 décembre 1916. Son père a été couturier avant de cultiver la terre.

À 18 ans, la jeune femme quitte la maison familiale avant d’entreprendre, quelques années plus tard à la Crèche d’Youville (rue Côte-de-Liesse à Montréal), un programme de formation de trois ans en pédiatrie-puériculture. Elle travaillera par la suite à la pouponnière de l’hôpital Notre-Dame pendant cinq ans.

En 1945, Régina Leduc épouse Aimé Lapointe. Le couple s’établit à Cowansville deux ans plus tard. La dame est embauchée par les propriétaires de l’usine Bruck Mills, où elle travaillera pendant vingt ans, pendant que son époux entre au service de la Ville de Cowansville.

Le fils unique du couple Lapointe-Leduc, Guy, est retraité d’IBM Canada et habite Granby. Leur descendance compte également deux petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants.

Feuille de route

Régina Lapointe s’est jointe à l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFÉAS) de Cowansville en 1974, soit quatre ans avant le décès de son conjoint, et s’est impliquée au sein de cet organisme pendant plus de quatre décennies.

Cette citoyenne émérite a également agi pendant une dizaine d’année comme présidente de l’Office municipal d’habitation de Cowansville, une organisation qui assurait la gestion d’habitations à loyer modique destinées aux citoyens et familles à faibles revenus.

Au début des années 80, le Centre d’action bénévole de Cowansville songe à l’implantation d’une popote roulante et commande une étude afin de vérifier la pertinence d’un tel projet. Peu de temps après, c’est au tour de Mme Lapointe de prendre les commandes d’un petit groupe de bénévoles intéressés à offrir aux personnes en perte d’autonomie un service de livraison de repas à domicile. Le CLSC local est également de l’aventure.

Pendant ses cinq premières années d’existence, la Popote roulante de Cowansville achetait ses repas de l’hôpital BMP. À la fin des années 80, le curé Gaston Giguère a décidé de rénover le sous-sol de l’église Sainte-Thérèse et a accepté de mettre un petit local à la disposition de l’organisme. Une subvention du gouvernement fédéral, versée dans le cadre du programme Nouveaux horizons pour les aînés, lui a par ailleurs permis d’acheter un frigo, une cuisinière et des armoires.

Un livre, écrit par Geneviève Vigneault, conjointe du petit-fils de Régina Lapointe, raconte le parcours, les nombreux engagements et les reconnaissances reçues par cette bénévole émérite. On peut consulter le livre Le Parcours d’une femme de cœur sur le site Internet de la Ville de Cowansville.