L’école secondaire Massey-Vanier rafraîchira sa serre
ÉDUCATION. L’école secondaire Massey-Vanier pourra compter sur l’énergie solaire pour combler les besoins en énergie de sa serre, grâce à un montant de 25 000 $ qui lui a été offert par le programme Impulsion du Fonds de recherche Société et culture du gouvernement du Québec. Les travaux sont prévus pour l’automne. Une nouvelle formation intitulée «De la terre à l’assiette» axée sur l’agroalimentaire sera également mise sur pied.
La technicienne en travaux pratiques à l’école secondaire et instigatrice derrière la formation, Manon Brien, indique que la formation s’adresse aux élèves de l’adaptation scolaire.
«On parle d’à peu près de 10 % de notre clientèle ici qui suit le parcours d’adaptation scolaire. Ce n’est pas un parcours qui va de la 1re à la 5e secondaire. Ce sont des élèves qui ont moins de facilité au niveau académique, des élèves plus manuels qu’autre chose. Ils suivent un parcours adapté à leurs habiletés et leurs capacités.»
Mme Brien a ouvert la serre à Massey-Vanier il y a déjà sept ans.
«Quand on parle de la serre, présentement, ce qu’on a, elle est de base, a-t-elle indiqué. Elle est en toile, il n’y a à peu près pas de chauffage. Il faut ouvrir les toiles et partir le chauffage manuellement. Notre serre fonctionne seulement trois mois par année. La serre qu’on va obtenir grâce au 25 000 $ qu’on a récolté il y a deux semaines, ça va être une serre à l’énergie solaire. On va avoir du chauffage à l’énergie solaire qui va être ajoutée à notre serre, ce qui fait qu’on pourra travailler à l’année.»
Si des élèves travaillaient déjà à la serre avant la mise en place du programme, avant cette année, ce sont uniquement les élèves des trois premières années de l’adaptation scolaire qui y œuvraient.
«Ça va neuf ans que je fais du jardinage avec les jeunes. C’est essentiellement avec les trois groupes plus jeunes de l’adaptation scolaire que je le faisais. Cette année, on a ajouté les groupes de plus vieux de l’adaptation scolaire.»
Il y a sept ans, Massey-Vanier devenait l’une des premières écoles au Québec à avoir une serre. Aujourd’hui, la mode s’est répandue un peu partout à travers la province.
Manon Brien et ses collègues se sont inscrites au concours Impulsion de la fondation 100 degrés durant lequel ils ont suivi une formation de six semaines.
«À Massey-Vanier, quand on a ouvert notre serre, il y a sept ans, on est une des premières écoles du Québec à avoir une serre et on était la première dans Val-des-Cerfs, on est encore la seule, relate-t-elle. Quand on a suivi le parcours en mars-avril, sur 17 écoles, il devait y en avoir 15 qui voulaient monter des serres au solaire. Maintenant, c’est devenu courant. On était des précurseurs. J’étais un peu une bibitte extraterrestre quand j’ai lancé ce projet-là, mais aujourd’hui, tout le monde veut le faire.»
Technologie
L’arrivée de l’énergie solaire à la serre permettra d’ouvrir des portes à de la technologie plus avancée comme la domotique.
«Ça va permettre d’automatiser la température, donc d’allumer, de baisser le chauffage, d’ouvrir, de fermer les toiles, faire de la ventilation, faire de l’arrosage, calculer l’éclairage, explique Manon Brien. Tout ça va pouvoir se faire par domotique. Ça, nos élèves devront l’apprendre aussi. Il y a des élèves qui vont apprendre à faire de la domotique, de l’informatique à travers tout ce programme-là.»
Mme Brien note toutefois qu’un autre montant de 25 000 $ devra être investi pour pouvoir faire entrer la domotique dans la serre.
Formation
Manon Brien soutient que ce type de formation ajoute une corde à l’arc de l’école secondaire Massey-Vanier.
«Une des formations qui, d’après nous, manquait à notre éventail de formations, c’était l’agroalimentaire. Brome-Missisquoi est un milieu hautement agroalimentaire. Selon les données de la MRC et de Cowansville, le personnel agroalimentaire est difficile à recruter et à garder. C’est difficile également d’avoir du personnel qui est formé.»
«On s’est dit qu’on allait en former des jeunes, ajoute-t-elle. On a la clientèle excellente pour faire ça parce que les jeunes de l’adaptation scolaire, ce ne sont pas des jeunes qui ont nécessairement envie d’entendre de grandes théories. Ce sont des jeunes qui ont vraiment besoin d’avoir les deux mains dans l’ouvrage.»
La formation permettra non seulement de toucher aux aspects de la culture, mais également à la cuisine.
«On va leur montrer à semer, à repiquer, à faire un potager, à entretenir une serre, indique Mme Brien. Ici aussi, ils vont apprendre, à partir de ce qu’on a récolté, à cuisiner, faire des recettes, faire des conserves et de la congélation pour être capables d’en avoir pour les saisons moins favorables à la culture. Par la suite, on va les envoyer en stage dans différents endroits. Ça pourrait être chez un maraîcher, dans un vignoble, un pomiculteur, un restaurant, un serriste. L’éventail est vraiment très large dans l’agroalimentaire.»
La technicienne en travaux pratiques croit également que la formation pourra être bénéfique pour l’achat local.
«Ceux qui vont se sentir interpellés par ça vont pouvoir se trouver un emploi localement. L’avantage pour notre milieu, si un jeune va faire un stage, par exemple, chez un maraîcher, et qu’il apprend à cultiver des cerises de terre. Il va y goûter, trouver ça bon et, éventuellement, où va-t-il acheter ses cerises de terre? De façon locale. Le développement de l’achat local se retrouve en plus à être favorisé dans tout ça.»
La formation permet aussi d’inclure la formation de base dans quelque chose de beaucoup plus concret.
«Je peux leur faire faire des mathématiques en calculant l’aire des jardins. Si je veux planter 25 plants de tomate, à combien de distance dois-je les mettre pour qu’ils soient équidistants? Il y a moyen d’inclure les mathématiques là-dedans. Le français, il y a beaucoup de choses aussi. La différence entre planter et semer, il y a plein de terminologie. Il y a des fiches techniques aussi où le jeune devra faire des recherches. En cuisine, c’est la même chose et, sur internet, bien souvent, c’est en anglais, donc on y touche aussi. En informatique quand viendra le temps de toucher à la domotique, c’est tout en anglais!»
Saison
La saison actuelle de production de la serre de Massey-Vanier s’achève. La population peut d’ailleurs dès aujourd’hui aller s’y procurer des plants.
«La saison de production s’achève pour nous. Depuis qu’on est de retour de la semaine de relâche, on a commencé les semis, le repiquage, tout ça est fait. La serre est pleine de plants à vendre. D’ailleurs, les ventes commencent mercredi prochain [aujourd’hui]. La serre va être ouverte au public. Les gens peuvent venir se procurer des plants de légumes, de fines herbes et de fleurs directement à la serre ici.»