Alcoolisme: des thérapies de plus en plus accessibles

Pour certains adeptes de la bouteille, les A.A demeurent la solution pour freiner leur consommation. Pour d’autres, les thérapies se veulent l’unique alternative. D’après l’organisme Centre de réadaptation en dépendance Le Virage (CRD), les outils pour lutter contre l’alcoolisme comme les thérapies sont davantage accessibles de nos jours.

Au Centre de réadaptation en dépendance Le Virage, de Granby, l’organisme accueille des gens aux prises avec une dépendance à l’alcool, aux drogues, aux médicaments ou au jeu. Selon Marie-Josée Whissell, agente des relations humaines et intervenante sociale au CRD «Le Virage», le taux d’alcoolisme en région est relativement stable.

«Je compare souvent les problèmes de consommations à un iceberg. Généralement, on ne voit que la pointe du problème, le gros est en dessous. Les gens qui fréquentent notre établissement vivent souvent des problèmes reliés à un manque d’estime d’eux-mêmes, de violence physique et psychologique, d’anxiété (…). Chaque personne à un iceberg différent», mentionne Mme Whissell.  

Financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Le Virage intervient en Montérégie grâce à huit points de service. 

«Nous aidons la personne à trouver elle-même le problème et nous adaptons nos services selon ce que la personne veut atteindre. Chaque intervention est adaptée à chaque personne. Nous ne privilégions pas l’abstinence, à moins que la personne le désire», souligne l’intervenante sociale. 

 

Les jeunes sensibilisés

Au cours d’une année le CRD Le Virage visite de nombreuses écoles secondaires afin de parler d’alcoolisme et de toxicomanie. Les résultats de ces visites semblent porter fruit.

«La demande auprès de la clientèle jeunesse accroit. Ça ne veut pas dire que les problèmes de consommations ont augmenté dans les écoles, mais seulement que nos interventions sont plus présentes. Les jeunes sont plus à l’aise de nous parler de leurs situations», soutient Mme Whissell.

Au CRD Le Virage, des adolescents judiciarisés confrontés à l’alcool et à la toxicomanie fréquentent d’ailleurs l’endroit.

«Parfois, certains jeunes ne veulent rien savoir de nos services. On donne alors de l’aide aux parents qui sont parfois démunis. On organise des petits groupes de discussion où ces derniers peuvent échanger ensemble et tenter de venir en aide à leurs enfants, accompagnés d’un intervenant», explique Marie-Josée Whissell.  

 

Chiffres et données sur l’alcool

-Le CRD Le Virage offre des services gratuits à plus de 8 000 usagers en Montérégie par année, principalement des adultes.

-Selon une étude d’Éduc’alcool, 18% des Québécois avoue consommer de l’alcool pour se «dégêner» et 6% pour oublier leurs problèmes.

-Environ 75% des Québécois sont d’accord pour dire que «boire deux ou trois verres par jour sur une période d’une semaine, ça rend alcoolique».

-Selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011, 63% des élèves (âgés de 12 à 17 ans) ont déjà bu de l’alcool. La consommation régulière d’alcool (au moins une fois par semaine) est un comportement rapporté par 12% des jeunes du secondaire.