Boom immobilier dans la région de Granby

Après la décadence au dernier trimestre de 2011, le marché immobilier dans la région reprend de la vigueur. Alors que les transactions pour les mois de janvier et février ont bondi de 50% comparativement à l’an dernier, la région de Granby a subi la plus forte poussée au Québec, en hausse de 81%, révèlent des données obtenues par l’Express. Des chiffres qui laissent présager une bonne année immobilière pour les acheteurs et les courtiers, estiment des spécialistes.

 

Au cours des deux premiers mois de 2012, pas moins de 153 résidences dans la grande région de Granby (Granby, Bromont, Saint-Alphonse et le Canton) ont changé de main, dont 96 à Granby (+81%) selon les statistiques résidentielles MLS. Pour la même période l’an dernier, seulement 102 transactions avaient été conclues dans l’agglomération.
«Granby a commencé l’année en force. C’est la plus forte croissance au Québec», indique Paul Cardinal, directeur analyse du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ).

 

Dans les environs de Granby, la frénésie immobilière se ressent aussi à Bromont (30 ventes), dans l’ex-Canton de Granby (20 ventes) et à Saint-Alphonse de Granby (7 ventes).

 

La vitalité immobilière à Granby s’explique par plusieurs facteurs, soutient le spécialiste de la FCIQ. «C’est beaucoup en raison des taux d’intérêt qui sont à leur plus bas niveau en 60 ans. Quant au contexte économique, ce n’est rien de spectaculaire, mais on n’est pas non plus en récession. Il y a une croissance modérée. Et la confiance des consommateurs va au gré des nouvelles. Dernièrement, il y a eu de meilleures nouvelles du côté de l’économie américaine et le consommateur a repris un peu confiance», juge Paul Cardinal.

 

L’amélioration du bilan démographique au fil des dernières années au Québec (près de 43 000 nouveaux arrivants en 2010 selon l’Institut de la statistique du Québec) alimente aussi le marché immobilier.
Dans sa boule de cristal, la FCIQ prévoit une légère augmentation de 2% du nombre des ventes en 2012, soit environ 79 000 transactions.

 

Marché d’acheteurs
Dans les dernières années, le marché immobilier a été à l’avantage des vendeurs. Une tendance qui tend à changer d’après des courtiers immobiliers interrogés par l’Express. «C’est définitivement un marché d’acheteurs. Ils (acheteurs) ont du choix. Même si le côté financement est plus difficile (nouvelles règles de financement au Canada depuis avril 2010), le résidentiel et commercial vont bien», affirme Bernard Rousselle, de Royal Lepage.

 

Même son de cloche chez Réjean Labarre, de Via Capitale Performance de Granby. «On est dans un marché d’acheteurs et les vendeurs vont devoir ajuster leur prix en conséquence. Les acheteurs sont prêts à attendre», dit-il.
D’après M. Labarre, le secteur résidentiel va se remettre en marche avec le retour du beau temps. «La maison unifamiliale, c’est le gros marché du printemps.»

 

«L’unifamilial en bas de 200 000$, c’est un bon marché. Pour des maisons de 400 000$ à 500 000$, le bassin d’acheteurs est mince. On en vend une de temps en temps», révèle Bernard Rousselle.

 

Ailleurs en région
Le marché de la revente a roulé à un train d’enfer en région. La vague immobilière s’est toutefois estompée à la fin de 2011. Selon les statistiques résidentielles MLS, 91 maisons unifamiliales ont été vendues entre octobre et décembre dernier à Granby. Une chute de 10% comparativement à la même période en 2010.

 

Quant au prix médian d’une résidence transigée, il s’est établi à 185 000$ (+5%). Les vendeurs ont dû également faire preuve de patience puisque le délai de vente moyen a fait un bond de 34% pour s’établir à 120 jours.
Du côté de Waterloo, le nombre d’inscriptions sur le site web centris.ca a diminué de 27% au 4e trimestre de 2011. À Bromont, le secteur de la revente se porte à merveille s’est bien comportée avec 49 ventes répertoriées entre octobre et décembre 2011 (+69%). Même constat à Cowansville et Farnham où une vingtaine de résidences ont changé de propriétaire.