Bromont ouvre les portes de sa centrale

EAU. La Ville de Bromont a ouvert les portes de sa centrale de traitement des eaux aux médias et compte vulgariser les différents rapports qui seront publiés dans les prochains mois. Avec les épisodes caniculaires hâtifs de ce mois de mai, la Municipalité trouvait important de sensibiliser sa population alors que des problèmes de pénurie d’eau surgissent à quelques endroits dans la région.

Cette situation de pénurie ne semble pas se pointer à l’horizon à Bromont. La centrale de traitement des eaux fonctionne actuellement à 50 % de sa capacité.

« C’est une richesse collective, l’eau, a déclaré le maire de Bromont, Louis Villeneuve. Bien qu’on ne manque pas d’eau à Bromont, l’usine fonctionne à 50 % de sa capacité environ, on ne veut pas produire pour produire ici. Non seulement ça coûte cher, mais il faut que ce soit justifié en fonction des vrais besoins. »

Les épisodes d’étiage, quand la rivière atteint des niveaux anormalement bas, sont toutefois de plus en plus fréquents.

« On fait une vigie constante sur notre ressource, soit la rivière Yamaska, a expliqué le directeur des services techniques à la Ville de Bromont, Steve Médou. On vit depuis plusieurs années des épisodes d’étiage. Quand la rivière est basse, c’est un enjeu pour nous, il y a plus de défis au niveau du traitement. La rivière est plus sale, plus chargée d’algues. Au niveau du traitement, on doit mettre plus de produits chimiques, ce qui a d’autres incidences sur le reste du traitement. »

« C’est notre principal défi, a ajouté le chef d’équipe de la centrale, François Paquet. Le charbon est dans un sens la solution, mais on doit le doser en grande quantité dans cette situation-là. Ça fait en sorte qu’on encrasse nos bassins de filtration. On doit laver deux fois par jour le même filtre, ce qui n’est pas normal. On travaille sur des pistes de solution pour enrayer ce problème-là. »

La Ville désire continuer de sensibiliser sa population à surveiller sa consommation d’eau.

« Les municipalités sont au premier plan en ce qui a trait à la protection de cette ressource-là, a affirmé le maire. On doit prendre nos responsabilités. On le fait et on va continuer de le faire, mais c’est une responsabilité collective. Chacun et chacune d’entre nous doit voir à protéger notre eau. »

BILANS VULGARISÉS

La Ville de Bromont, à l’instar de toutes les autres municipalités du Québec, doit produire plusieurs rapports à propos de la situation de l’eau sur son territoire.

Elle vulgarisera dorénavant ces rapports, comme le rapport d’exploitation de la centrale ou le bilan sur la gestion de l’eau potable, qui sera présenté la première semaine de juin.

Une analyse sur la vulnérabilité de la source d’eau potable faite par l’OBV Yamaska et commandée par la Ville sera également rendue publique en juillet.

« Les bilans vont être déposés et vulgarisés, a indiqué la coordonnatrice aux communications à la Ville de Bromont, Amélie Casaubon. La section sur l’eau du site internet va être complètement revampée. On va ajouter des informations pour la population. Il a des capsules informatives qui vont être publiées sur nos réseaux sociaux. »

PROJETS

Deux projets majeurs sont en voie d’être lancés à la centrale de traitement des eaux de Bromont, d’une valeur totale de 2,6 M$.

« On a un projet de distribution auxiliaire pour cette année, a relaté Steve Médou. À l’heure actuelle, on a une seule conduite qui part des réservoirs et qui achemine l’eau vers le réseau. S’il y a un bris de cette conduite-là, qui commence à prendre de l’âge, on est en arrêt complet. Il y a une deuxième conduite qui va être mise en place. On est en appel d’offres présentement. »

L’ouverture des soumissions pour ce projet est prévue très prochainement. Les travaux devraient s’échelonner jusqu’en 2023.

« L’autre, c’est la modernisation de notre système de contrôle, a ajouté M. Médou. On a des pièces électroniques qui commencent à être désuètes. C’est un projet de 200 000 $ qui prévoit la modernisation de tout ça. »

USINE

L’usine est particulièrement surdimensionnée pour l’usage de l’eau à Bromont.

« Quand il y a eu l’agrandissement à l’époque, on attendait la venue de l’usine Hyundai [à la fin des années 80] et on anticipait une croissance phénoménale, a rapporté Steve Médou. C’est un bâtiment qui commence à prendre de l’âge. La construction de la première phase a été faite dans les années 70, mais c’est une bonne machine très performante. On a une très bonne capacité et on produit de l’eau de très bonne qualité. »

Le fait que l’usine fonctionne à près de 50 % de sa capacité permet cependant aux employés de ne travailler que de jour.

« On peut se permettre d’arrêter la production la nuit, on fonctionne par cuvée, a détaillé François Paquet. On remplit nos réservoirs le jour et, durant la nuit, nos réservoirs sont à la baisse. Seule la distribution d’aqueduc est maintenue.