Cowansville doit saisir la balle au bond

COMMERCE. La Ville de Cowansville est-elle en mesure de retenir ses consommateurs quand vient le temps de faire des emplettes? Selon Pierre Laflamme, de la firme Demarcom, la réponse est non. C’est d’ailleurs l’essentiel du message qu’il est venu livrer récemment à une salle comble d’une soixantaine de personnes, dont plusieurs acteurs du milieu commercial cowansvillois.

Selon les données avancées par la firme, le pôle commercial de Cowansville s’établit à 312 619 027$. L’évasion commerciale dépasse tout juste les 40M $. Certains secteurs sont négligés; c’est le cas notamment du vêtement et du sport, qui sont sous-représentés en territoire cowansvillois.

Le secteur de la rue du Sud, entre la voie ferrée et le boulevard Jean-Jacques Bertrand pourrait être exploité davantage, selon les observations faites par la firme. Le portrait commercial semble toutefois rempli de promesses, selon Pierre Laflamme. «On a déjà un rayonnement régional, mais il faudrait tenter de coordonner le tout, qui serait intéressant. Il manque cet aspect de mise en valeur des actifs commerciaux du territoire. Il y a aussi des opportunités à saisir et si on ne fait rien, elles vont rester là. Je pense que ça vaudrait la peine de les explorer».

M. Laflamme s’est entretenu avec son auditoire à la suite d’une invitation lancée par la Ville de Cowansville et la Chambre de commerce de Cowansville et Région.  

La fenêtre d’opportunités commerciales demeure ouverte. Mais celle-ci pourrait se refermer en cas d’inaction, selon M. Laflamme. «Il peut y avoir certaines fermetures d’opportunités, par exemple si Bromont ou Farnham décident d’être plus agressifs sur la fonction commerciale. Si d’autres régions se lancent, elles vont inévitablement toutes aller chercher une petite portion du gâteau.»  

Espaces vacants

Une offre commerciale diversifiée permettrait dans un premier temps de desservir convenablement les citoyens cowansvillois, en plus d’en attirer davantage de l’extérieur de la région, de quoi dynamiser l’économie locale. Et l’espace ne manque pas, selon les données compilées par la firme Demarcom. Parmi les conclusions dégagées, la firme mentionne qu’il faut chercher à restreindre l’étalement commercial, en plus d’élaborer une politique de gestion du terrain vacant commercial.   

Malgré les retombées positives, la Ville prévient qu’elle ne pourra tout régler seule. «On ne peut pas donner l’impression à nos citoyens que la Ville sera seule à travailler là-dessus, c’est de l’investissement privé. On va regarder ce qu’on peut faire pour soutenir. Nous sommes impliqués au niveau des infrastructures et on sait à quel point c’est coûteux, les infrastructures. Mais nous sommes prêts», laisse entendre le maire.   

Pas de panique

Pour Cathy Bernard, directrice générale à la Chambre de commerce de Cowansville et région, le constat dressé par la firme Demarcom doit mener vers des actions concrètes, mais le bilan est loin d’être alarmant.

«Le portrait global n’est pas aussi dramatique que ce qu’on attendait. Nous ne sommes pas dans une situation critique, loin de là et c’est certain qu’il y a des mesures à prendre. Il faut trouver des façons pour nos commerçants locaux de se diversifier ou de rafraîchir leur image», affirme-t-elle. Non seulement faut-il donc attirer de nouveaux commerçants, mais encore faut-il «s’assurer de la bonne santé des commerçants établis», poursuit la directrice générale.