Un Cowansvillois s’échappe d’une tentative de fraude téléphonique

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Par Ghyslain Forcier
Un Cowansvillois s’échappe d’une tentative de fraude téléphonique
Un citoyen de Cowansville affirme avoir été victime d'une tentative d'arnaque de fraudeurs qui se faisaient passer pour des contrôleurs de l'Agence du revenu du Canada (ARC). (Photo : Deposit photos)

SOCIÉTÉ. Une nouvelle vague de fraudeurs se faisant passer pour des contrôleurs de l’Agence du revenu du Canada sévit ces jours-ci un peu partout au pays. Un Cowansvillois l’a appris à ses dépens, lui qui a cependant évité le piège qu’on lui tendait.   

Malgré qu’il ait insisté pour conserver son anonymat, Robert (nom fictif) a accepté de témoigner de sa mésaventure, question d’alerter ses concitoyens et de prévenir toute mauvaise action.

Le 16 février dernier, le téléphone sonne une première fois. Il s’agit d’un appel robotisé. «Il y a eu confusion entre moi et mon épouse, si bien que l’on a pu le prendre, mais seulement entendre vers la fin qu’il s’agissait de l’Agence du revenu du Canada», raconte-t-il.

Coup d’œil sur l’afficheur, l’indicatif régional annonce le 613, qui pointe, entre autres, vers la région d’Ottawa. «J’ai rappelé tout de suite.»

D’après un scénario élaboré jusque dans les moindres détails, son interlocuteur, dans la langue de Shakespeare, lui fait comprendre qu’après révision, quelque chose cloche avec ses impôts et qu’une action est en cours. On lui fait aussi savoir qu’on a tenté de le joindre par le passé, mais en vain. Le montant réclamé: 5000 $.

«Leur langage est rapide et précis. Ils utilisent les bons termes. Ça incite la confiance quand il ne le faut pas. Nos défenses naturelles tombent.»

Un citoyen de Cowansville ayant évité une fraude téléphonique

«Par la suite, si je voulais obtenir plus de détails, on me référait à un préposé spécialisé dans mon dossier, fait remarquer Robert. J’ai accepté.»

Après quelques questions d’usage de sa part, auxquelles le retraité reçoit chaque fois une réponse qui fait du sens, la pression augmente d’un cran. «Ils sont excellents dans l’art de mettre de la pression. Les réponses n’étaient pas idiotes, loin de là. Évidemment, on ne se sent pas toujours très bien à ce moment-là.»

«On ne veut pas agir frauduleusement»

Dans l’esprit de Robert, le doute s’installe alors. «On se demande ce qui s’est passé. On ne veut pas agir frauduleusement, et en même temps, ils reconnaissant qu’on ne l’est pas. On a beau leur dire que ç’a été fait par un comptable, ils ont des arguments.»

On lui propose alors un marché, tout en lui glissant à l’oreille qu’il s’agit d’une «faveur», et donc de ne pas «en parler publiquement: un premier dépôt couvrant la moitié des 5000 $, question de garder le dossier ouvert, puis le reste en versements.

Des doutes

Chez Robert, c’est là que naissent les premiers soupçons. Mais ce qui lui met définitivement la puce à l’oreille, c’est lorsqu’on lui demande de sortir acheter une carte de la plateforme de jeux en ligne Steam. «Je ne suis pas au courant de tout ce qui se fait actuellement au niveau des technologies.» C’est à ce moment que le sexagénaire dit avoir décroché complètement, après quoi il portait plainte au Centre antifraude du Canada (CAFC). «À un certain moment, c’était trop gros. Je ne pouvais croire que mon pays était si insistant, si menaçant.

«Quand ils m’ont demandé si j’étais prêt à agir, j’ai dit non. Avant de raccrocher, ils m’ont indiqué qu’ils allaient envoyer mon dossier à la division criminelle. Ça ne les a pas empêchés de se réessayer deux jours plus tard.» L’ensemble des conversations s’est étalé sur une trentaine de minutes, estime Robert, lui dont une amie a aussi été approchée.

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