Des algues bleu vert au lac Selby?

CYANOBACTÉRIE. Les éclosions d’algues bleu vert affectent quelques lacs dans Brome-Missisquoi, dont le lac Selby, en cette fin d’été et la situation préoccupe certains riverains. Hélène Vadeboncoeur, une résidente de Dunham, sonne l’alarme. Elle dénonce le manque de suivi du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) dans ce dossier.

Selon les dires de Mme Vadeboncoeur, certains secteurs du lac Selby présenteraient de bonnes concentrations d’algues bleu vert depuis une dizaine de jours rendant ainsi l’eau impropre à la baignade. Ses demandes répétées, via le web et par téléphone, auprès du MDDELCC l’auront laissé sur sa faim. «On m’a répondu qu’ils ne font plus d’analyses, ils renvoient la balle à la municipalité. Ils mentionnent que c’est à la municipalité de mettre des affiches, d’avertir la population», constate-t-elle. Elle déplore l’absence de suivi du ministère. «Au moins avant, on pouvait faire un signalement, puis une analyse de l’eau était faite ensuite par le ministère», regrette-t-elle.  

Des risques pour la santé?

L’inaction des autorités gouvernementales lui fait craindre des conséquences dommageables sur la santé des baigneurs. «C’est inquiétant, il y a des baigneurs qui n’ont pas conscience des dangers. Nous sommes encore en été et il y a des gens en vacances. Les dernières années, il a eu quelques épisodes d’algues bleu vert, mais c’était en automne, donc ça n’affectait pas les baigneurs», explique la dame.

Impossible toutefois d’affirmer avec certitude le danger que représente la baignade actuellement, puisque les algues bleu vert ne libèrent pas toujours d’émissions toxiques, reconnaît-elle.

Des mesures prises à Dunham

De concert avec l’Association de la protection de l’environnement du lac Selby, des affiches prévenant les baigneurs ont été installées par la municipalité de Dunham, à la fin de la semaine dernière, confirme le directeur général Pierre Loiselle. Lui et le maire se sont rendus sur place pour constater de visu l’état de la situation. «On va prendre les moyens nécessaires pour avertir la population et faire en sorte qu’il n’y ait pas personne en danger. On veut travailler ensemble», fait valoir le maire Janecek. L’envoi d’un dépliant par voie postale est aussi prévu. «Nous allons refaire plusieurs vérifications et suivre la situation de près», laisse de son côté entendre le DG.  

Agir sur d’autres fronts

Il semble donc que le MDDELCC ne s’emploie plus à rapporter les cas de lacs envahis par les cyanobactéries. Jean-François Ouellet, porte-parole à la Direction régionale de l’Estrie et de la Montérégie du MDDELCC affirme plutôt que les efforts sont déployés sur d’autres plans. «Nous sommes rendus à une phase d’action. Ce n’est pas parce qu’on ne se déplace pas qu’on n’est pas au courant. Nous connaissons les lacs où il y a des cyanobactéries et nous sommes dans la mise en œuvre d’actions. Nous travaillons en amont à prévenir les éclosions au lieu de les documenter», explique-t-il. «On pourrait être appelé à se déplacer si c’est un nouveau lac où il n’y a jamais eu de prolifération excessive de cyanobactéries», précise-t-il.

Le lac Brome pas épargné

Les algues bleu vert pulluleraient à nouveau dans le lac Brome. Dans une infolettre envoyée à ses membres, Renaissance Lac Brome s’inquiète lui aussi de la présence de cyanobactéries dans le plan d’eau du même nom.

Selon l’organisme dédié à la protection du lac et de son bassin versant, la situation serait observable depuis une dizaine de jours. Sous la plume du secrétaire Pierre Beaudoin, l’organisme laisse entendre qu’elle est moins problématique à la plage Douglass. On craint toutefois que le beau temps des prochains jours n’améliore en rien l’état du cours d’eau. Renaissance Lac Brome rappelle à tout le moins d’éviter tout contact avec l’eau, en particulier pour les jeunes enfants, en présence de fleur d’eau, aussi connue comme bloom d’algues bleu vert.

Les algues bleues foisonnent dans les cours d’eau lors des chaudes journées des mois de juin, juillet et août. Certains spécimens libèrent des toxines entraînant des problèmes de santé, parmi lesquels on retrouve la gastroentérite, des irritations de la peau ou de la gorge, des maux de tête et de ventre et de la fièvre. 

Quoi faire en présence de bloom d’algues bleu vert

Ne pas boire cette eau et ne pas s’y baigner

Ne pas la faire bouillir en vue de la consommer

Ne pas toucher les écumes qui flottent en surface

Éloigner les jeunes enfants du secteur 

Source: Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2013