AFFAIRES MUNICIPALES. Cinq des six conseillers municipaux de Cowansville ont convoqué les médias cet après-midi afin de donner leur point de vue sur la dette de la Ville et réagir à certains propos émis par l’une de leur collègues.
«On veut remettre les pendules à l’heure», affirme d’entrée de jeu le conseiller Michel Charbonneau.
«Il est important de dire aux citoyens que leurs peurs et leurs craintes au sujet de l’endettement de la municipalité ne sont aucunement fondées», ajoute la conseillère Sylvie Beauregard.
Les conseillers tiennent à rappeler qu’un projet de politique de gestion de la dette a été présenté aux élus en septembre 2015 et que les balises mises de l’avant dans ce projet ont déjà été utilisées pour l’élaboration des prévisions budgétaires 2016 et celles de 2017.
«On a pris soin de roder le projet afin de s’assurer qu’il tient bien la route. L’entrée en vigueur de la politique est prévue pour 2017», précise Mme Beauregard.
Une question de «timing»
Les élus soutiennent que les municipalités ont tout intérêt à se prévaloir des programmes de subventions qui leur sont proposés par les gouvernements provincial et fédéral.
«Il s’agit d’une opportunité qui ne se représentera pas souvent. Si Cowansville reporte à plus tard – dans cinq ou six ans par exemple – les projets d’investissements éligibles à l’aide financière du Plan d’intervention en infrastructures routières locales (PIIRL) et du Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées (FEPTEU), les contribuables risquent de devoir payer encore plus cher. On choisit d’y aller avec du connu plutôt qu’avec de l’inconnu», insiste Mme Beauregard.
Les travaux de réfection du réseau routier éligibles au programme PIIRL sont éligibles à une subvention de 75 % du gouvernement provincial. Certains travaux de réfection des réseaux d’aqueduc et d’égout peuvent par ailleurs être financés en majeure partie par les gouvernements fédéral (50 % de la facture) et provincial (33 % de la facture) dans le cadre du programme FEPTEU.
Passer à l’action
Les conseillers reconnaissent que leur collègue Corinne Labbé a droit à ses opinions, mais l’invitent à mesurer ses propos.
«Laisser croire que la réalisation des investissements inscrits au programme triennal d’immobilisations de Cowanville mettrait la Ville en péril, c’est irresponsable, c’est jouer avec la vérité. D’après nos projections, basés sur les les revenus potentiels, la municipalité devrait dégager un excédent de 42 000 $ en 2018 et terminer l’exercice financier 2019 avec un manque à gagner de 260 000 $ sur un budget de l’ordre de 22 M $ à ce moment-là», indique Mme Beauregard.
La conseillère Lucille Robert profite de l’occasion pour rappeler que les membres du conseil municipal sont élus «pour prendre des décisions et faire avancer les choses».
«Il y a des gens qui remettent constamment en question les décisions du conseil et retardent du même coup la réalisation des projets. Il vient un temps où il faut savoir faire confiance, arrêter de réfléchir et passer à l’action», insiste-t-elle.
Le conseiller Yvon Pépin abonde dans le même sens en affirmant qu’on ne peut pas toujours réaliser les projets d’investissements en plusieurs étapes.
«Il y des fois où tout doit être fait en même temps, spécialement quand il y a des subventions attachées à tout cela», plaide-t-il.
Mme Beauregard tient par ailleurs à réitérer sa confiance à l’endroit des autres élus de la municipalité et des directeurs de services.
«Il y a beaucoup de compétence et d’expérience au sein de notre administration. Les élus sont chanceux de pouvoir compter sur leur connaissance des dossiers et sur leurs précieux conseils», affirme-t-elle.
Réactions de Mme Labbé
À l’instar de ses collègues, la conseillère Corinne Labbé jure qu’elle a pleine et entière confiance dans le travail des fonctionnaires de la municipalité.
«Je dis souvent qu’on est chanceux d’avoir une administration aussi forte et compétente», affirme-t-elle.
Mme Labbé croit par ailleurs que son questionnement sur la dette de Cowansville est partagé par plusieurs citoyens.
«Comme le projet de politique de gestion de la dette est à la fois important et complexe, il faut prendre le temps d’informer la population et de la consulter. On ne peut pas adopter une telle politique en vase clos», insiste-t-elle.
Cette dernière trouve important que les citoyens soient à l’aise avec les orientations du conseil.
«Les contribuables doivent nous indiquer jusqu’à quel point ils sont prêts à ce que la Ville s’endette pour la mise à niveau des infrastructures», poursuit Mme Labbé.