Des parents réclament 363 241$ à une gardienne

Retard de langage et de motricité, trau-matisme psychologique et autres limitations font partie des séquelles avec lesquelles doit vivre le petit Julien*. Alors qu’il n’était âgé que de 18 mois, le bambin s’est fracturé le crâne en faisant une chute dans les escaliers de son service de garde à Granby. Une «faute lourde» que ses parents attribuent à la «grossière négligence» de la gardienne à qui ils réclament 363 241,07$.

 

La requête déposée en Cour supérieure affirme que la garderie installée à Granby, et sa responsable ont manqué à «une norme élémentaire de sécurité». Me Maryse Racicot, qui a rédigé la poursuite, soutient que «l’absence de barrière de protection» plaçait le service en «contravention à l’article 105 du Règlement sur les services de garde éducatifs à l’enfance».
Cet article stipule que «le prestataire de services de garde doit utiliser les barrières pliantes (…) conformes au Règlement sur les produits dangereux».

 

Selon les documents déposés en cour et dont GranbyExpress.com a obtenu copie, les événements se seraient déroulés le 27 mars 2009. En plus de ne pas avoir fait en sorte de «prévenir une telle chute», la responsable du service de garde «ne s’est pas assurée que (le bambin) reçoive les soins médicaux requis», allègue la poursuite.

 

Toujours d’après la requête déposée au Palais de justice de Granby, la gardienne se serait «aperçue qu’il n’était pas dans son état normal», mais n’aurait pas communiqué avec les services d’urgence. Cette dernière aurait même «admis (…) que telle situation était déjà survenue par le passé».

 

Selon l’article 102 du Règlement sur les services de garde éducatifs à l’enfance, en cas «d’accident sérieux, l’assistance médicale nécessaire doit être immédiatement réclamée» et le parent doit être avisé le plus tôt possible.

 

En conséquence de sa chute, le jeune Julien aurait subi «un traumatisme crânien avec fracture du crâne», ainsi qu’un «hématome épidural temporal et pariétal (sic) droit».

 

La nomenclature des préjudices causés à l’enfant fait état de souffrances physiques durant deux mois, d’un traumatisme psychologique, de «problèmes d’intégration de l’information vestibulaire», de pertes d’équilibre, de difficultés de coordination, d’une peur du vide, de retards de motricité et de langage, d’avoir été «brimé dans son enfance», de ne pas pouvoir pratiquer certains sports et de devoir subir un suivi particulier.

 

La condition du petit Julien a du même coup bousculé toute l’organisation familiale. La mère a dû quitter son travail et les deux parents ont subi «une angoisse et un stress extrême», peut-on lire dans la requête en dommages.

 

Me Marylise Racicot a expliqué à GranbyExpress.com que la famille souhaite demeurer discrète, mais que ses démarches visent à ce que ce genre d’incident ne se reproduise plus. «Il ne faut plus jamais que ça arrive», a imploré l’avocate lors d’un court entretien téléphonique.

 

Invitée à expliquer sa version des faits, la responsable du service de garde, qui exploite toujours une garderie, n’a voulu émettre aucun commentaire.

 

*Le nom de l’enfant de même que celui de la gardienne ont été omis afin de protéger l’identité de celui-ci.