Des petits fruits en abondance font le bonheur d’agriculteurs

AGRICULTURE. Les multiples canicules des deux derniers mois ont de quoi faire sourire quelques agriculteurs. C’est d’ailleurs le cas des propriétaires du Paradis des fruits, à Dunham, qui dénotent une excellente récolte pour les petits fruits cette saison.

«Chez nous, ça s’annonce très bien, a déclaré Thérèse Charbonneau du Paradis des fruits. On a des fruits en abondance. J’ai une très bonne récolte pour tout ce qui est bleuets, framboises, cassis, gadelles, cerises griottes, groseilles et les fruits d’automne, pommes, poires, prunes.»

La Financière agricole du Québec a présenté la semaine dernière son bilan de mi-saison pour la Montérégie. Elle note, entre autres, l’important déficit hydrique causé par le manque de précipitations cet été.

«Durant la sécheresse, il a fallu irriguer, mais j’ai de beaux fruits délicieux et sucrés avec le soleil et la chaleur qui étaient au rendez-vous, a indiqué Mme Charbonneau. Ça aide à la maturité et à de beaux fruits sucrés. Les fruits sont de qualité.»

Du côté de la Miellerie Les Trois Âcres, à Dunham, la pluie se fait attendre.

«Ça se passe bien, mais il faut juste avoir un peu plus de pluie! a affirmé l’une des propriétaires de l’établissement, Liliane Morel. S’il pleut et les plantes sèchent, ça ne fait pas de nourriture pour les abeilles. La récolte de printemps a bien été, on va voir comment ça va aller pour la récolte d’été. Pour le moment, si les abeilles sont en forme, c’est ça qui compte. On verra d’ici une couple de semaines voir comment est la miellée.»

La Financière agricole soulignait une mortalité importante pour les abeilles dans certaines régions de la Montérégie. Ça n’a pas été le cas ni à la Miellerie Les Trois Âcres ni aux Miels naturels Charbonneau.

«On n’a pas eu ce problème-là cette année, a affirmé Mme Morel, dont la miellerie avait été pratiquement complètement décimée il y a deux ans par des mites. Cette année, les ruches sont en bonne santé, elles sont en forme.»

«D’une année à l’autre, c’est une surprise, note de son côté Mme Charbonneau. Chaque printemps, on se pose la question. Nous, on date, ça s’est bien passé.»

Pandémie

La saison de l’autocueillette est débutée au Paradis des fruits depuis deux semaines environ. Selon Thérèse Charbonneau, les gens sont au rendez-vous.

«Présentement, il y a des bleuets disponibles, des framboises, des cassis, des gadelles. C’est la fin des griottes et les groseilles qui débutent.»

Avec la pandémie de la COVID-19 et toutes les mesures et les réglementations mises en place, les agriculteurs qui accueillent des visiteurs ont dû s’adapter.

Aux dires de Thérèse Charbonneau, la tâche n’a pas été trop difficile de son côté.

«Le protocole a changé un peu, mais ça se fait très bien, affirme-t-elle. Étant donné qu’on est en campagne, chez nous, il y a beaucoup d’espace, c’est aéré, les champs sont grands. C’est facile de garder la distanciation. Au lieu de vendre à la livre comme les années précédentes, on vend au panier, ce qui aide à ne pas propager le virus.»

«On n’a pas besoin du port du masque étant donné qu’on est en plein air, ajoute-t-elle. Tout ce qu’on demande, c’est que les gens se lavent les mains à l’entrée avec du gel désinfectant, j’ai aussi un lavabo. Ensuite, ils achètent leur panier et j’ai quelqu’un qui les dirige dans le champ pour cueillir.»

Bilan de mi-saison

En plus de l’important manque d’eau affectant plusieurs producteurs agricoles et une mortalité hivernale plus importante qu’à la normale chez les abeilles, la Financière agricole indique que la chaleur de juin a accéléré le mûrissement et la récolte des fraises.

Cette chaleur a donné des rendements légèrement inférieurs à la normale et des fruits plus petits, qui sont quand même de bonne qualité, en général.

L’organisation note aussi un bon début de saison pour les vergers.

Ça a été plus difficile dans le secteur des foins. La première fauche s’est déroulée dans de bonnes conditions, mais les rendements ont été inférieurs. Avec le manque de pluie, la repousse pour une deuxième fauche a été très faible.