ÉGLISES. Aujourd’hui, malgré la réticence de son évêque François Lapierre à autoriser la vente d’églises, le diocèse de Saint-Hyacinthe dénombre encore 90 églises et chapelles réparties dans 81 paroisses. Vingt-trois de moins qu’il y a vingt ans, révèle le chancelier du diocèse, Denis Lépine.
Par Louise Grégoire-Racicot
Des 23 églises et chapelles fermées, 15 églises et trois chapelles ont été vendues et cinq ont été démolies. La plupart des édifices vendus, ajoute-t-il, sont désormais voués à d’autres fonctions même si dans certains, malgré le changement de vocation, on consacre toujours un espace comme lieu de culte. On le voit surtout en milieu rural où des églises ont été converties en centres multifonctionnels.
Sorel-Tracy et Granby particulièrement touchées
Les paroisses de Sorel-Tracy et de Granby ont été particulièrement affectées par cette nouvelle réalité souvent imposée par la baisse de la fréquentation de ces lieux de culte et des revenus qui en découlaient. D’autres villes dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, comme Beloeil et Mont-Saint-Hilaire, ont été épargnées.
Des cinq églises fermées à Sorel-Tracy (Saint-Maxime, Notre-Dame-du-perpétuel-secours, Saint-Jean-Bosco et Saint-Joseph et la chapelle Sainte-Anne), trois ont croulé sous le pic du démolisseur alors que l’église Notre-Dame a été transformée en un centre pour gymnastes.
De plus, on annonçait, il y a un mois, que deux autres églises ont été mises en vente: l’église Saint-Gabriel-Lalemant et l’église Notre-Dame Auxiliatrice. Elles demeurent ouvertes durant le processus de vente. Il en reste désormais deux exclusivement consacrées au culte: l’église Saint-Pierre et l’église Enfant-Jésus.
À Granby quatre églises ont été vendues. Toutes ont désormais une nouvelle vocation. Rachetée par la municipalité, l’une a été transformée en gymnase, une autre en bibliothèque. Une autre est devenue centres communautaires. Un CLSC en a racheté une.
Celles qui sont restées debout, ailleurs dans le diocèse, ont connu divers réaménagements: l’église Christ-Roi de Saint-Hyacinthe a été transformée en théâtre. Une fondation privée a acheté celle de Dunham. Certaines sont rachetées par des municipalités. Des promoteurs en ont transformé d’autres.
Dans tous les cas, les fabriques ont dû se départir de ces bâtiments faute de revenus suffisants pour les entretenir et les chauffer, a noté M. Lépine.
«À Sorel-Tracy, vous êtes vraiment éprouvés. Deux autres églises sont à vendre. On verra plus tard si ce sont de bonnes décisions! C’est vrai qu’à la suite de scandales qui ont éclaté, les gens perdent confiance. Quand on démolit les églises, le message reçu est celui qu’on ferme!», commente-t-il.
Mais encore faut-il tenir compte des conditions socio-économiques des milieux, reconnait-il. Mais des communautés se régénèrent. C’est le cas de Granby et de Beloeil, cite-t-il.
«La foi et la confiance reviendront. Le pape François donne une image très positive de l’Église. Et Mgr Lapierre est un homme d’espérance qui croit possible de faire renaitre des communautés chrétiennes. Ce pourquoi plusieurs pensent qu’il hésitait à permettre la fermeture des églises et chapelles.»
Églises vendues
Christ-Roi de Saint-Hyacinthe
Sainte-Croix de Dunham
Saint-Fabien de Farnham
Saint-François d’Assise de Frelighsburg
Assomption de Granby
Notre-Dame de Granby
Saint-Benoît de Granby
Saint-Joseph de Granby
Saint-Noël-Chabanel d’Iberville
Saint-Ignace de Stanbridge
Saint-Pierre-de-Véronne à Pike River
Sainte-Sabine
Notre-Dame de Sorel-Tracy
Sainte-Jeanne-D’Arc de Stanbridge
Saints-Martyrs-Canadiens à Venise-en-Québec
Églises démolies
Saint-Georges de Clarenceville
Saint-Jean-Bosco de Sorel-Tracy
Saint-Joseph-de-Sorel
Sainte-Maxime de Sorel-Tracy
Chapelles vendues
Glen Sutton
Saint-Jean-de-Fost
Sainte-Anne-de-Sorel