Diversité et créativité: le défi de l’agrotourisme en région

La créativité est maintenant un atout essentiel auprès des producteurs en agrotourisme de la région. L’augmentation et la diversification de l’offre amènent ces derniers à se réinventer afin d’assurer la pérennité de leurs entreprises. Le défi est bien au cœur des discussions.

«L’offre agrotouristique a explosé. Les premiers Guides touristiques des Cantons-de-l’Est comptaient quelques pages. Maintenant, c’est plus de cent pages», constate Charles-Henri De Coussergues, propriétaire du vignoble l’Orpailleur.

Le Vignoble de l’Orpailleur a réalisé de nombreux investissements depuis la dernière année. La nouvelle salle de réception Dame Jeanne est maintenant prête pour accueillir des groupes.

«La Ville de Dunham aide les vignobles à investir pour de la publicité. On place des annonces dans les journaux, à la radio (…). On essaie aussi de diversifier les activités parce qu’on ressent qu’il y a un ralentissement économique. Ça fait cinq ans qu’on ressent ce ralentissement», soutient M. De Coussergues.

Pour éviter cette baisse et prévoir pour le futur, l’équipe du vignoble organise des événements corporatifs afin de diversifier leurs activités et leurs clientèles. Le team building, maintenant populaire au Québec, est une activité que le vignoble met de l’avant.

«C’est sûr que le corporatif souffre présentement. Il y a beaucoup moins d’activités récréatives. Par contre, les entreprises ont des problèmes de rétention de personnel. Le team building est à la mode et Emploi Québec donne au coup de main aux entreprises qui font ce genre d’activités pour développer la synergie entre les employés», explique l’homme d’affaires.

Les entreprises des grands centres se déplacent en plein cœur de la campagne pour réaliser des jeux composés de défis physiques et psychologiques, basés sur l’entraide. Les journées d’activités sont complétées par un goûter, où les participants découvrent les produits du vignoble.  

«C’est du réseautage. Les gens qui participent à ces activités découvrent nos produits et nous invitent lorsqu’ils organisent des soirées, des évènements. C’est de la visibilité qui nous amène a percé auprès de contacts que nous n’avions pas précédemment», indique M. De Coussergues

 

La clé: la diversification

Pour Simon Naud, propriétaire du vignoble de la Bauge à Brigham, la réussite passe par la diversification. Outre la vente de produits viticole, l’entreprise propose des expériences culinaires accordant vins et terrines, offre des balades dans son parc animalier et organise des activités de découverte plurisensorielle à l’extérieur, sur une terrasse érigée au cœur des vignes.

«Les gens veulent venir en famille. Chez nous, il y a quelque chose pour s’amuser», indique Simon Naud.

Établi depuis 26 ans dans la région, M. Naud affirme qu’il doit continuellement jongler avec l’offre et la demande. Depuis quelques années, les propriétaires d’entreprises viticoles doivent sans cesse se réinventer.

«Le changement de l’offre a des aspects positifs. Ça force les propriétaires de vignobles à être différents et originaux. L’offre est intéressante et il y a plus de visiteurs», explique M. Naud.

«Durant les années 90, Brome-Missisquoi n’avait presque pas d’identité. Il y avait un peu de plein air, un peu de montagne… Mais rien d’identitaire. Avec la route des vins, le produit d’appel a été mis de l’avant. La région avait clairement défini l’offre», ajoute-t-il.

Or, depuis une dizaine d’années, les routes des vins se sont multipliées et la compétition se fait de plus en plus féroce.