Douanes à l’aéroport de Bromont: «une illusion de sécurité»

«La loi et l’ordre des conservateurs, c’est un écran de fumée pour couvrir son inaction», affirme le député néo-démocrate de Brome-Missisquoi Pierre Jacob. À la suite des révélations de GranbyExpress.com sur les rares déplacements des douaniers à l’aéroport de Bromont, des intervenants du milieu déplorent à la fois le manque de sécurité que l’impact négatif sur l’économie de la région.

 

À peine étonné des chiffres dévoilés par GranbyExpress.com, le député Jacob y voit un exemple évident du «manque de ressources humaines et financières». Rappelons que les douaniers ne se sont déplacés que 4 fois à l’aéroport Roland-Désourdy en 2011 sur 102 arrivées en provenance de l’international.

 

Même s’il est convaincu de la bonne foi des citoyens canadiens qui utilisent l’aéroport, le porte-couleurs du NPD soutient qu’on devrait pouvoir s’attendre «à un contrôle élémentaire». Ce qui n’est pas le cas selon lui. Le député compare la politique de «la loi et l’ordre» à «une illusion de sécurité».

 

Pierre Jacob déplore aussi la fermeture de nombreux postes frontaliers et l’annonce de nouvelles coupes à l’Agence des services frontaliers. «On ne peut pas toujours faire plus avec moins», dénonce-t-il.

 

Moins virulente, la mairesse de Bromont Pauline Quinlan dit aussi avoir appris le portrait de la situation dans nos pages. «J’ai été un peu surprise, je croyais que les douaniers se déplaçaient chaque fois», a-t-elle commenté.

 

En se basant sur les propos tenus par un pilote américain et cités dans le reportage, Mme Quinlan accepte la façon de faire actuelle puisque la pratique semble répandue ailleurs. La mairesse tient aussi à rappeler la différence entre le personnel de l’aéroport «qui fait son travail correctement» et les douaniers.

 

Pour le directeur général de l’aéroport Roland-Désourdy, Robert Blais, le syndicat des douaniers «crie au loup». Il comprend cependant que l’objectif du syndicat est de protéger les emplois.

 

Pour lui, la bataille se joue plutôt au sujet de la compétitivité. «Le service est inadéquat, pas pour le danger, mais pour être capable d’offrir le service tout simplement. On ne peut pas accueillir de vols américains parce que s’ils ne sont pas préautorisés, ça coûte un prix de fou!»

 

Selon le DG de l’aéroport, lorsqu’un douanier doit se déplacer de Stanstead parce qu’une personne non identifiée CANPASS atterrit à Bromont en dehors des heures de bureau, une facture de 1 100$ est remise au pilote.