CONTESTATION. La désignation de l’école Saint-Léon comme établissement d’accueil pour les élèves à mobilité réduite ne fait pas l’unanimité, mais Val-des-Cerfs ne semble pas disposée à revenir sur sa décision pour autant.
Trente-deux enseignants et autres membres du personnel de Saint-Léon ont signé une pétition demandant au conseil des commissaires de réévaluer sa position.
«Les gens des ressources matérielles sont venus nous rencontrer, mais aucun commissaire, à ma connaissance, n’a jugé bon de venir visiter les lieux. C’est dommage, car les commissaires auraient eu un meilleur portrait de la situation en venant sur place», lance Pierre Boucher, porte-parole du groupe de signataires et représentant des enseignants du préscolaire-primaire au sein du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY.
M. Boucher estime que l’école Saint-Léon convient mal aux besoins des élèves handicapées en raison de sa configuration. Cet établissement, prend-il soin de rappeler, comporte quatre paliers et des escaliers donnant accès à des demi-étages auxquels les élèves à mobilité réduite ne pourront accéder sans l’aide d’un préposé.
«Aux frais initiaux, il faudra également faire suivre une enveloppe budgétaire pour l’embauche d’un préposé à temps plein afin que les élèves à mobilité réduite puisse se déplacer à l’extérieur, à la salle de toilette adaptée du rez-de-chaussée et dans les parties de l’école non-desservies par le monte-personne», indique-t-il.
Ce dernier ajoute que l’installation du monte-personne viendra amputer la petite cafétéria, une classe d’adaptation scolaire, le bureau de la technicienne et la section des casiers du service de garde d’une partie de leur superficie. Deux plateformes élévatrices, installées il y a peine quatre ans, deviendront par ailleurs inutiles et devront être enlevées.
«Aux récréations et au dîner, les élèves à mobilité réduite devront monter avant tout le monde, car l’accès au monte-personne est situé en plein cœur de la zone de circulation», ajoute M. Boucher.
Alternatives
Pierre Boucher suggère notamment aux commissaires de Val-des-Cerfs de relocaliser les élèves à mobilité réduite à l’école de La Chantignole (Bromont) –
un établissement plus récent ayant la particularité d’être entièrement accessible – en attendant la réouverture imminente de l’école JBH Larocque (Cowansville). Voir autre texte à ce sujet.
«Des élèves d’adaptation scolaire, au primaire comme au secondaire, sont transportés en berline vers des écoles situées à plus de 20 km. Pourquoi ne pas opter pour cette même façon de faire pour les élèves à mobilité réduite?», poursuit le délégué syndical.
Ce dernier reconnait que la relocalisation des élèves handicapés à Bromont ne respecterait pas la règle du 10 km imposée par Québec, mais suggère aux autorités scolaires de demander une dérogation à cette règle.
«Doit-on à tout prix rapprocher les élèves à mobilité réduite de leur lieu de domicile ou ne doit-on pas plutôt leur donner accès à toute une école, un endroit où les risques seront minimisés, où les services sanitaires seront au même étage que les classes, où ils auront accès à l’ensemble des services éducatifs?», insiste M. Boucher.
Le directeur général de Val-des-Cerfs, Éric Racine, soutient pour sa part que la commission scolaire met tout en œuvre pour limiter le déplacement des élèves durant leur parcours au primaire. L’idée d’une relocalisation temporaire à l’école de la Chantignole, en attendant la réouverture de l’école JBH Larocque, ne saurait donc être envisagée.
«Un transfert à la Chantignole couperait également les élèves à mobilité réduite de leurs voisins et amis», explique M. Racine.
Le DG ajoute que les élèves handicapés doivent avoir accès aux écoles régulières au lieu de tous être regroupés dans un seul et même établissement.
«Le syndrome du pas dans ma cour n’a pas sa place dans le milieu scolaire», poursuit-il.
Pierre Boucher balaie cet argument du revers de la main.
«La position de l’équipe-école de Saint-Léon ne peut être assimilée au syndrome du pas dans ma cour. Notre établissement compte notamment quatre groupes en adaptation scolaire et cette clientèle a toujours été bien intégrée aux autres clientèles de l’école. S’il y a une école qui respecte la différence, c’est bien là nôtre», plaide-t-il.