Édouard, les deux pieds sur terre

Photo de Roxanne Langlois
Par Roxanne Langlois
Édouard, les deux pieds sur terre
Bien que son parcours scolaire l'ait amené à Montréal, le Cowansvillois Édouard Lagacé revient généralement chaque semaine en région, puisqu'il y donne de nombreuses prestations. (Photo : (Photo: Journal Le Guide-Roxanne Langlois))

CHANT. Il a vécu cet angoissant moment où aucun des quatre coachs de La Voix ne s’est retourné pour lui. Deux ans plus tard, sur un coup de tête, le Cowansvillois retente sa chance et y est littéralement accueilli en héros. Si Édouard Lagacé a toutes les raisons de jubiler, le jeune homme garde les deux pieds sur terre.

Après une première préaudition décisive où il s’est présenté sans trop d’espoir et parce qu’il n’avait rien à perdre, Édouard s’est retrouvé pour une deuxième fois aux auditions à l’aveugle, devant les artistes de l’émission qui lui faisaient dos. Or, ils ont tous fait, les uns après les autres, pivoter leur siège en entendant son interprétation de Dancing on My Own de l’artiste suédoise Robyn.

S’il admet que la chanson choisie lui allait beaucoup mieux que celle interprétée en 2016, Cap Enragé de Zachary Richard, le chanteur avoue aussi avoir beaucoup évolué depuis. Avec plus d’expérience derrière la cravate, c’est un artiste avec une longueur d’avance qui s’est présenté au million d’auditeurs du rendez-vous dominical. «J’ai dû faire environ 300 spectacles durant ces deux années-là, donc j’ai pris de la confiance. J’arrivais aussi beaucoup plus prêt, parce que j’avais déjà vécu l’ambiance du studio, le fameux moment qui dure une minute et demie et la pression qui vient avec», relate l’artiste.

Ayant finalement opté pour l’équipe d’Alex Nevsky, l’un de ses artistes fétiches, la fierté de Brome-Missisquoi a franchi l’étape cruciale de son tout premier duel contre le candidat Nicolas Grynzspan lors de l’émission diffusée le 18 mars. Il a, rappelons-le, ni plus ni moins éclipsé son compatriote suite à l’interprétation de Free Fallin’, signée Tom Petty.

Ça ne change pas le monde, sauf que…

L’étudiant en finances au HEC de Montréal, qui devrait obtenir, en dépit d’un horaire pour le moins chargé, son baccalauréat d’ici quelques semaines, reste des plus humbles. D’un naturel plutôt discret, il admet que sa participation à La Voix lui a octroyé une sorte de vedettariat instantané. «Quand je fais des spectacles, je perçois un regard différent des gens, parce que je suis le gars qu’ils ont vu à la télé», lance-t-il en riant.

Or, pas question de se nourrir d’illusions. Constatant le talent des 47 autres participants qui étaient présents sur la ligne de départ à ses côtés, le concurrent de 23 ans ne vise pas à tout prix les grands honneurs. Ce dernier espère toutefois tirer profit du côté très humain de l’aventure télévisuelle et des conseils qui lui sont prodigués à la tonne. «J’aimerais ça rester le plus longtemps possible pour avoir la chance de continuer à côtoyer tout ce monde-là», admet-il. C’est sans parler de la visibilité que lui procure son passage sur les ondes, un élément qui ne peut nullement nuire pour la suite des choses.

Très rationnel, Édouard souhaite se concentrer sur ce grand périple musical qu’il a la chance de vivre et continue, simultanément, de rouler sa bosse dans les restaurants, les bars, les stations de ski et les événements privés où il revisite des classiques soir après soir.

«Mon bac, c’est vraiment plus comme un plan B, ou une expérience qui pourra m’aider, peut-être. Le but premier, c’est de faire de la musique», avance le passionné. Notons que le jeune homme est bien connu des gens de la région, puisqu’il a pris part à de nombreux spectacles, notamment en compagnie de son père, Sylvio Lagacé.

Le rêve d’un premier opus

Questionné par Le Guide à savoir ce qu’il aimerait le plus retirer concrètement de son aventure à La Voix, Édouard Lagacé parle d’un premier album de son cru. Il espère en  effet rencontrer des personnes qui pourront l’aider à réaliser son rêve ou du moins l’aiguiller en ce sens. «Je n’écris pas. J’aimerais ça, mais je n’ai pas beaucoup développé ce côté-là et je ne prends pas nécessairement le temps de le faire. […] L’idée, ce serait de rencontrer du monde qui pourrait peut-être m’aider au début, pour éventuellement faire un album de chansons qui me ressemblent et que j’aime», explique-t-il.

Habitué d’interpréter les succès des autres, il n’a pas encore déterminé s’il préférerait se lancer en français ou en anglais ; son cœur balance entre les deux. Lorsqu’on lui demande ses artistes favoris ou ceux qui ont été influents dans son parcours musical, il cite aussi bien Daniel Bélanger, et Louis-Jean-Cormier que Of Monsters and Men ou Mumford & Sons.

Mais le chanteur et guitariste est déjà convaincu d’une chose ; il veut prendre le temps de se tailler une place dans la cour des grands. «Ton premier album, c’est quand même ta porte entrée dans la tête des gens. C’est une première impression qui peut rester tout au long de ta carrière», estime celui qui chante depuis ses 12 ans… et qui n’est surtout pas sur le point d’arrêter.

Partager cet article