MUNICIPAL. Le visage de l’intersection des rues Scenic et Schweizer changera au cours des prochains mois. Une entreprise d’excavation est sur le point de s’y installer, même si des inquiétudes subsistent chez certains citoyens.
Le chantier, avant même la première pelletée de terre, devait passer par une demande de projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI).
La demande visait à faire en sorte que l’entreprise puisse avoir sa propre fosse septique et son système d’aqueduc. Habituellement, toute entreprise s’établissant en zone industrielle doit se raccorder aux réseaux municipaux.
Le projet a reçu l’approbation finale du conseil lundi. Une version préliminaire avait été approuvée lors d’une séance extraordinaire le 16 novembre. Il avait auparavant obtenu l’aval du comité consultatif d’urbanisme (CCU).
Quatre des cinq permis nécessaires à la réalisation du projet ont été émis. Le bâtiment de deux étages s’étendra sur 18 000 pi2.
Des divisions
Depuis le début du processus, certains citoyens, dont fait partie Philippe Pibarot, disent craindre les impacts visuels et sonores associés à l’implantation d’une entreprise d’excavation. Le secteur est entouré de zones résidentielles. De facto, selon eux, le chemin Scenic perdrait de son attrait touristique et la «porte d’entrée vers la vallée Missisquoi» serait compromise. En outre, la coupe d’arbres en bordure de la route tôt dans le projet en laisse certains perplexes.
Dans une assemblée publique réunissant une cinquantaine de personnes, lundi, M. Pibarot présentait un mémoire regroupant une dizaine de recommandations. Ce dernier souhaitait notamment que la Ville fasse tout en son possible pour obliger l’entrepreneur à végétaliser la partie sud du lot, de sorte qu’en arrivant de Glen Sutton, la vue n’en soit pas atténuée.
Le conseil n’a pas considéré cette mesure dans son approbation finale. Il retenait toutefois la suggestion de mettre en terre plus d’arbres le long du chemin Scenic. Toujours concernant l’aménagement du terrain, la Ville impose désormais la mise en place d’un talus d’un maximum de 2 m de haut.
Agir de bonne foi
L’entrepreneur derrière le projet, Dominic Carey, ne souhaite pas jeter de l’huile sur le feu. Même s’il dit avoir également entendu de nombreux commentaires positifs, il est déçu de l’accueil reçu, tout en estimant être dans son droit.
«Légalement tout est correct, l’usage du terrain me permet de faire ce que je souhaite en faire. Je comprends que les gens veuillent savoir, mais j’ai l’intention de faire quelque chose de bien, de prendre les mesures nécessaires pour que ce soit beau. J’ai replanté beaucoup d’arbres et ce n’est pas terminé.»
Les deux lots qu’il a acquis demeurent les derniers à vocation industrielle.
«Est-ce mieux d’avoir des camions dispersés un peu partout dans Sutton? Je fais déjà de l’entreposage juste en face, ça fait partie du secteur industriel. Il n’y aura pas plus de camions dans Sutton. S’il n’y avait pas de PPCMOI, on n’en serait pas là», lance-t-il.
Cinq conditions à respecter
L’entreposage extérieur devra être ceinturé d’une clôture d’une hauteur minimale de 2 m.
Le projet est assujetti au Règlement de contrôle intérimaire (RCI) sur la gestion des eaux de ruissellement de la MRC.
Une bande végétale de 15 m doit être implantée au pourtour du terrain.
Les conifères existants sur le chemin Scenic devront être préservés.
Une seule entrée de cour (sur Schweizer) est autorisée.