COMMERCE. Un nouveau joueur s’est ajouté dans le domaine de l’alimentation à Cowansville. Walmart, installé sur la rue du Sud, offre depuis peu des produits d’épicerie frais à sa clientèle. L’arrivée de la multinationale dans le marché cowansvillois bousculera-t-elle l’ordre établi?
Les Supercentres, le premier en sol québécois ayant ouvert ses portes en juillet 2011 à Laval, proposent la marchandise régulière, en plus de consacrer une certaine superficie aux produits d’épicerie (fruits, légumes, boulangerie, viande et poissons).
L’ajout d’un Supercentre bonifie l’offre aux consommateurs de Cowansville et des environs quand vient le temps de garnir le panier d’épicerie. Les grandes surfaces se situent toutes dans le secteur sud de la ville. L’impact de cette venue est difficile pour l’instant à évaluer. Benoit Duguay, professeur titulaire au département d’études urbaines et touristiques à l’UQAM, y voit tout de suite un avantage.
«Le grand gagnant, ce sera le consommateur. Oui, ça va créer une guerre de prix, mais les concurrents vont s’adapter. Tout ça est bon pour le consommateur et je ne crains aucunement pour les autres grandes surfaces.»
Chacun son créneau
M. Duguay, dont le champ d’expertise s’étend au comportement de l’acheteur et du vendeur, ne voit pas non plus cette venue comme un obstacle pour les plus petits endroits, les fruiteries et les boulangeries entre autres.
«Le service personnalisé de la boulangerie du coin n’a pas d’égal dans un endroit comme Walmart. Tout le monde peut arriver à tirer son épingle du jeu, la clientèle ne veut pas toute la même chose. Walmart vise un segment de marché qui concerne les bas prix, et c’est là-dedans qu’ils sont bons. Au contraire, je crois que ça peut attirer du monde pour les autres commerces.»
«Personne n’a de boule de cristal pour savoir ce que ça donnera au niveau du marché, indique pour sa part Céline Daigneault, copropriétaire du marché IGA L.A. Daigneault et fils.
Oui, c’est un concurrent de plus dans un marché déjà assez complet. Par contre, la ligne de conduite que l’on toujours eue, c’est d’offrir un produit de qualité, offrir du service et de favoriser autant que possible les producteurs locaux. En ce sens, nous avons de bonnes relations avec eux depuis plusieurs années. Ça fait partie des forces que nous avons et qui diffèrent de ce que le Supercentre peut offrir. Nous allons poursuivre avec cette vision.»
Parts de marchés
La multinationale réussira-t-elle à grignoter des parts de marché détenues par les bannières traditionnelles? «Toutes les grandes bannières veulent protéger leurs parts de marché. Il va certainement y avoir une réorganisation, mais il est trop tôt pour prédire quoi que ce soit», estime Mme Daigneault, dont la bannière est présente à Cowansville depuis près de 80 ans.
«Le marché de l’alimentation est en constant changement au Québec et Loblaw participe activement à cette évolution. Par contre, nous n’avons pas l’habitude de commenter les stratégies de nos compétiteurs», commentait par courriel Johanne Héroux, directrice principale affaires corporatives et communications chez Provigo, membre du groupe Loblaw.
Le département des affaires corporatives chez Métro, à qui appartient la bannière Super C, n’a pas rappelé Journal Le Guide.