Les citoyens de Bolton-Ouest déposent une pétition de 381 noms

Une quarantaine de citoyens de Bolton-Ouest se sont déplacés à Cowansville, hier soir, pour défendre leur vision du développement devant les maires de la MRC de Brome-Missisquoi. Plusieurs d’entre eux ont passé la soirée debout, faute de chaise disponible.

 

«Je ne me souviens pas d’avoir vu autant de monde à l’une de nos assemblées mensuelles», indique le directeur général de la MRC, Robert Desmarais.

 

Paul Geoffrion, qui habite Bolton-Ouest depuis 23 ans, a profité de l’occasion pour déposer une pétition de 381 noms de citoyens adultes demandant à la MRC de refuser le projet d’affectation résidentielle rurale et de conserver la désignation récréo-forestière pour cette municipalité de 766 habitants.

 

Les signataires réclament également de l’administration du maire Donald Badger un moratoire sur l’octroi de permis pour la construction de nouvelles routes sur l’ensemble du territoire de la municipalité. Ils s’inscrivent également en faux contre la continuation du projet immobilier au sommet du mont Foster.

 

«Les autorités municipales doivent prendre les mesures nécessaires pour que cesse immédiatement la destruction du mont Foster (…) et que son milieu soit restauré», insistent les signataires de la pétition.

 

M.Geoffrion soutient que l’administration Badger ne parle qu’en son nom propre et ne peut prétendre faire valoir les désirs de la très grande majorité des citoyens de Bolton-Ouest.

 

«Nous avons frappé à toutes les portes de Bolton-Ouest où il y avait signe de vie. Pas moins de 227 des 240 maisons où il y avait présence (92 %) supportent notre démarche. Quatre des 18 maisons où les occupants ont refusé de cosigner la pétition appartiennent à des membres du conseil municipal ou de comités de la municipalité», résume M.Geoffrion.

 

Ce dernier laisse également entendre que le projet immobilier a été entrepris sans l’obtention d’un certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.
Pierre Beaudoin, secrétaire du conseil d’administration de Renaissance Lac-Brome, fait remarquer que Bolton-Ouest n’a pas de périmètre urbain et estime qu’il en est bien ainsi.

 

«Ce n’est pas un défaut, ni une carence qu’il faille corriger», plaide-t-il.
Mélanie Lelièvre, du Corridor appalachien, insiste pour sa part sur l’importance écologique du secteur Bolton-Ouest. À ses yeux, il est impératif d’assurer la viabilité des grandes forêts du territoire, de protéger les nombreux cours d’eau  et sources souterraines qui prennent leur point de départ au Mont Foster et de préserver les espèces végétales (ail des bois) ou faunique (salamandre pourpre) vulnérables qui s’y trouvent.

 

Position de la MRC
À la lueur des interventions des citoyens de Bolton-Ouest et des recommandations de son comité d’aménagement, la MRC de Brome-Missisquoi reconnait qu’une période de réflexion s’impose et accepte de mettre le projet sur la glace pour quelques mois.

 

La table des maires veut prendre le temps de regarder les commentaires des diverses parties en présence et permettre aux deux municipalités spécialement concernées par le projet – celles de Bolton-Ouest et de Lac-Brome – d’évaluer s’il est possible d’harmoniser leur réglementation.

 

«Les arguments des citoyens de Bolton-Ouest ne sont pas nouveaux, mais demeurent tout à fait pertinents. On comprend que la protection des plans d’eau est importante et qu’il y a peut-être lieu de faire des ajustements. On va voir comment on peut améliorer tout ça», indique le préfet Arthur Fauteux.

 

Paul Geoffrion estime pour sa part qu’un ajournement temporaire du projet de règlement n’est pas la solution idéale car il n’interdit en rien la construction de nouvelles routes  au sommet du mont Foster. Il aurait préféré que la MRC retienne la formule du contrôle intérimaire.