Les fermes laitières n’échappent pas au virage technologique

TECHNOLOGIE. Robot, colliers-moniteurs, écrans tactiles, banque de données, contrôles à distance, on se croirait dans le laboratoire d’une entreprise manufacturière de haute technologie, mais on est bel et bien dans une ferme laitière de Brigham. Bienvenue dans le monde fascinant de l’agriculture techno!

Serena Shufelt et Stephen Neil ont relevé tout un défi en 2011 en transformant une ferme familiale datant de 1850 en une exploitation agricole hi-tech. Le couple a englouti près de 200 000 $ dans l’aventure, mais ne reviendrait pas en arrière pour rien au monde.

«Nous avons été les premiers au Canada à mettre en place un système de robot de traite avec un troupeau qui passe l’été dans les pâturages», indique Mme Shufelt.

Le robot de traite est un poste stationnaire où les vaches se présentent à leur rythme sur une base de 24 heures par jour. Elles y resteront de cinq à dix minutes  pour être lavées, traites et nourries.

«C’est la gourmandise qui les incite à se présenter au robot de traite. Certaines peuvent y retourner six fois par jour, à toutes les trois heures, alors que d’autres se limitent à deux ou trois visites. Un ingénieux système de barrières intelligentes contrôle les allées et venues, et empêche les vaches de sortir de l’étable si elles n’ont pas été traites», précise la productrice agricole.

Chaque animal porte au cou un moniteur qui détecte ses mouvements et comptabilise le nombre de visites au robot de traite.

«Le robot est également en mesure de nous fournir une foule d’informations utiles sur chacun de nos sujets  (température, présence de maladie, stade de lactation, quantité et qualité de lait, consommation de moulée, etc.). Toute les données s’inscrivent dans l’ordinateur qui nous avertit en cas de problème», ajoute Mme Shufelt.

Simplifier la vie

Les propriétaires du troupeau de 80 animaux laitiers peuvent accéder à la fiche de chacune des vaches dans l’étable, la laiterie et même à distance, au moyen d’un téléphone intelligent ou d’une tablette électronique.

«Il est ainsi très facile de surveiller l’état de santé de notre troupeau et d’apporter des correctifs au besoin, que  l’on soit à la maison, chez des amis ou en vacances n’importe où dans le monde», signale Mme Shufelt.

Le système informatisé avertit également les propriétaires si un bris ou une anomalie se produit dans les systèmes mécaniques. Dans certains cas, il sera même possible de corriger le tir à distance.

Le couple Shufelt-Neil estime que cette technologie d’inspiration suédoise rend de précieux services aux producteurs agricoles, leur offre  une plus grande liberté de mouvements et des horaires beaucoup plus flexibles. La traite des vaches, le matin et le soir à heures fixes, est maintenant chose du passé.

Une porcherie techno

La technologie a également fait son entrée dans la porcherie de la ferme Iwanna avec l’achat, en septembre 2014, d’une balance-trieuse qui permet de peser les 800 porcs d’engraissement et de déterminer quand ils sont prêts pour l’abattoir.

«Auparavant, il fallait les sortir de leur parc, les peser un à un, les marquer et les changer de parc en fonction de leur poids», signale Mme Shufelt.

Les animaux sont maintenant regroupés dans un seul et même grand parc, où ils peuvent vivre en toute quiétude. Un système de pesée et d’ouverture automatique des portes permet ensuite de départager les bêtes qui ont atteint le poids recherché et celles qui doivent poursuivre leur cure d’engraissement.

«En éliminant la manutention, on réduit une bonne partie des sources de stress. Nous avons été à même de constater que les animaux s’en portent mieux», ajoute la porte-parole de l’entreprise familiale de quatrième génération.

La ferme Iwanna a également recours à un système de vente en ligne pour ses produits de l’érable.