Les municipalités tardent à se positionner sur le cannabis

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Par Xavier Demers
Les municipalités tardent à se positionner sur le cannabis
Les administrations municipales devront préciser leur position sur la consommation de cannabis dans les lieux publics. (Photo : Deposit photos)

MUNICIPAL. Alors que la consommation du cannabis à des fins récréatives devient légale partout au Canada dès aujourd’hui, le monde municipal s’adapte difficilement à cette nouvelle réalité et les citoyens ne savent toujours pas à quoi s’en tenir.

Si certaines municipalités de notre région ont déjà fait leur lit – c’est notamment le cas de Bromont et de Granby –  de nombreuses autres tardent à se doter d’un règlement dictant la règle de conduite sur leur territoire.

Dans la MRC de Brome-Missisquoi, le conseil des maires devrait prendre connaissance des recommandations du comité de sécurité publique, présidé par le maire Laurent Phoenix, hier soir, dans le cadre de son assemblée mensuelle.

Au moment d’aller sous presse, on ignorait toujours si les élus avaient statué sur cette question.

«L’idée derrière tout cela, c’est d’avoir un règlement uniforme pour l’ensemble des municipalités desservies par le détachement régional de la Sûreté du Québec. Cela dit, certaines exceptions pourraient s’appliquer», indique Francis Dorion, directeur général adjoint de la MRC.

Ce dernier laissait déjà, à quelques jours de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le cannabis, que les municipalités ne seraient pas en mesure d’adopter un règlement avant le 17 octobre.

«Il faut qu’on prépare le règlement, que la SQ le regarde, que les municipalités l’adoptent. Ça va demander du temps, ça ne pourra pas se faire du jour au lendemain», explique-t-il alors.

Position de Bromont

La Ville de Bromont a adopté au début du mois d’octobre un avis de motion interdisant la consommation du cannabis dans les lieux publics (parcs, places publiques, parcs-écoles, parc canin, sentiers, pistes multifonctionnelles, voies publiques, etc.). Le règlement devrait être soumis aux élus lors de l’assemblée publique de novembre pour adoption.

«De façon générale, il ne sera pas permis de consommer du cannabis dans les endroits où il est interdit de fumer ou de boire de l’alcool», résume le maire Louis Villeneuve.

Ce dernier estime que les municipalités ont intérêt à agir de façon conservatrice dans ce dossier, car elles n’ont pas encore toutes les données pertinentes en main.

«Les municipalités doivent agir de façon responsable, car elles n’ont pas d’expérience en cette matière. Vous comprendrez qu’il est plus facile d’assouplir un règlement (restrictif) que d’enlever un droit déjà accordé», soutient le maire, pour justifier l’interdiction tout azimut défendue par son administration.

Cowansville et Lac-Brome

Pour ce qui est de la Ville de Cowansville, le conseil ne s’est pas arrêté sur une décision concernant l’encadrement du cannabis, selon la directrice des communications, Fanny Poisson.

«La réflexion se poursuit parce que c’est un enjeu social important, affirme Mme Poisson. Le conseil voulait prendre le temps de bien évaluer la situation, ne pas faire les choses trop rapidement puisque c’est nouveau et il veut voir ce qui se fait dans les autres municipalités. Il y a un conseil le 6 novembre, à ce moment-là, le conseil devrait avoir sa ligne directrice d’établie.»

Du côté de Lac-Brome, le responsable des communications, Ghyslain Forcier, indique que la Ville travaille en collégialité avec la MRC de Brome-Missisquoi à l’élaboration d’un règlement commun sur tout le territoire. Avec la collaboration de Xavier Demers.

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