Mike Morin lance un cri du coeur

L’histoire de Michel «Mike» Morin a été rapportée en primeur par l’Express. Celui-ci est en attente d’une chirurgie cardiaque depuis octobre. Nous publions ici sa lettre ouverte.

 

Pourquoi se diriger directement sur les récifs quand on peut les contourner?

 

Le problème est plutôt simple; c’est un manque de vision chronique des administrateurs essoufflés pour trouver des solutions alternatives efficaces, afin d’éviter des CRISES au bloc opératoire, qui mettent en danger la vie et la qualité des soins pour tous les patients en attente d’une chirurgie cardiaque au CHUS Fleurimont de Sherbrooke.

 

Tout à coup, EURÉKA! Nous avons trouvé l’idée géniale (…exprimée [mardi] après-midi à 13h00 en conférence de presse…), faire déplacer une soixantaine de patients de la région de l’Estrie vers d’autres centres hospitaliers comme celui de Québec avec tout ce que cela peut entraîner de dommages collatéraux pour les familles qui soutiennent  les leurs dans l’épreuve d’une chirurgie (stress augmenté, difficulté d’adaptation liée au déplacement, frais d’hébergement imprévus pour les aidants accompagnateurs dans la période des Fêtes, etc.).

 

Au lieu de faire de la PRÉVENTION, les gestionnaires déconnectés de la réalité du terrain s’ingénient à faire de la gestion de CRISES. On agit quand ça pète.

 

Pour régler ces CRISES, pourquoi ne pas consulter son personnel professionnel en tout premier lieu… Celui-ci  regorge d’excellents médecins, cardiologues, chirurgiens, infirmières, perfusionnistes technologues ultra compétents qui sont toujours là, les premiers sur la ligne de feu, pour savoir ce qu’il faut faire pour suggérer des solutions.

 

N’aurait-il pas été plus ‘simple’ de faire venir un ou deux experts – perfusionnistes d’ailleurs (ex.: Mtl ou même de l’extérieur du pays…) pendant une courte période de temps pour supporter nos chirurgiens, technologues, infirmières dans leur travail au bloc opératoire  afin de donner à tous un léger répit et d’aider à désengorger la liste d’attente.

 

Pour prévenir, il faut développer une vision d’ensemble et une approche multidisciplinaire  pour se ‘reconnecter ‘ au terrain en faisant appel aux ‘meilleurs’; c’est -à-dire ceux et celles qui vivent au quotidien la souffrance des patients en 1re ligne et qui DEVRAIENT prendre part au processus de décision finale.

 

Je fais partie du nombre des patients qui ont déjà été reportés plusieurs fois pour une chirurgie cardiaque urgente importante et je veux dénoncer les décisions légères des administrateurs qui se foutent du mieux-être des patients et du bien-être des spécialistes de la santé.

 

Vous jouez avec  la vie des gens (…avec des décisions  ‘ordinaires’, dirait-on…) et cela est inhumain. Je ne veux pas crier le plus fort et dépasser quiconque sur la liste d’attente. Je veux tout simplement être dans mon centre hospitalier, le CHUS, et être opéré dans des ‘délais raisonnables’ par ma chirurgienne qui m’a toujours suivi médicalement et qui a toujours démontré un professionnalisme exemplaire  et un sens de l’éthique hors pair.

 

Nous avons une richesse inestimable en ESTRIE : des docteurs, des infirmières, des spécialistes, des cardiologues, des chirurgiens d’une compétence incomparable. Donnons-leur la possibilité d’exercer leur art et d’améliorer la qualité de vie des patients qu’ils traitent.

 

Mike Morin,
Patient de Granby du CHUS en attente d’une chirurgie cardiaque depuis trop longtemps et reporté plusieurs fois.

 

Pour lire notre reportage sur l’histoire de Michel Morin, cliquez ici.