Nouvelle friperie Les boules à mites: Quand une pandémie s’invite en début de parcours

AFFAIRES. Se lancer en affaires quelque temps avant l’éclosion de la pandémie de la COVID-19 peut sembler comme une aventure risquée. C’est ce qui est arrivé à la propriétaire de la toute nouvelle friperie Les boules à mites, Catherine Brault, qui a pignon sur rue à Cowansville sur la rue Principale. De son aveu, les choses vont tout de même bien rondement, malgré cette embûche en tout début de parcours.

«Je travaillais chez Brault Chaussures, relate Mme Brault, qui est la fille du propriétaire. Je me suis dit que j’aimais vraiment ce que je faisais, la mode, la déco intérieure, donc je me suis mise à faire des meubles pour relaxer. Je me suis dit: “Pourquoi ne me créerai-je pas un emploi avec ça?”»

C’est alors que la pandémie a éclaté. Deux semaines après l’ouverture de son commerce, Catherine Brault s’est vue contrainte de fermer son établissement.

«J’ai été deux semaines à pleurer pratiquement, témoigne-t-elle. Je venais tout juste d’ouvrir et bang, je ferme. Je venais de m’engager avec un local qui me coûtait plus cher qu’avant. J’ai vécu un moment de stress, mais en même temps, je me suis dit que rien n’arrive pour rien.»

Quand est venu le temps de la réouverture des commerces dans la région, l’entrepreneure ne savait pas vraiment si les clients allaient être au rendez-vous.

«C’était assez épeurant, je me demandais s’il y allait avoir des gens, raconte-t-elle. Quand j’ai rouvert le 5 mai, c’était un peu inquiétant. Finalement, bon, je ne peux pas comparer avec l’année passée, mais à date, ça va vraiment bien. Je ne m’attendais pas à ça.»

La pandémie lui a permis de peaufiner quelques petits trucs en attendant la réouverture. Catherine Brault avait déjà quelques fidèles clients du temps où elle opérait en haut du Brault Chaussures, ce qui lui a permis de revaloriser quelques meubles pendant le confinement.

«J’ai pu réfléchir à plein d’affaires. Est-ce que je recommence la vente en ligne, ce que je faisais avant? Finalement, avec la [Prestation canadienne d’urgence] (PCU), ça m’a permis d’avancer quelques affaires et dès que j’ai pu ouvrir, j’ai ouvert.»

Friperie

Le concept de la friperie Les boules à mites est un peu différent de ce à quoi quelqu’un pourrait s’attendre.

«Je voulais ouvrir une friperie qui n’a pas l’air d’une friperie, affirme Catherine Brault. Ça a plus l’air d’une boutique huppée. Tout est lavé, trié, inspecté, défripé et placé sur les présentoirs. Ça a l’air pratiquement de vêtements neufs pour la plupart.»

Mme Brault met également l’accent sur des œuvres d’artistes de la région dans son commerce.

«Je voulais aussi encourager les artistes et les artisans locaux. En même temps, j’ai de la consigne d’artisans locaux et j’expose des toiles d’artiste. Une fois tous les deux mois, je change les expositions. Au début, j’étais censée faire des vernissages et des choses comme ça, mais là…»

Les vêtements ne sont pas la seule corde à son arc. Catherine Brault revalorise aussi des meubles et conçoit des éléments de décoration intérieure.

«À la base, quand j’ai commencé, j’avais juste un petit présentoir de vêtements, rapporte-t-elle. Je me suis aperçue qu’il y avait beaucoup de demandes pour les vêtements. J’ai poussé un peu plus là-dessus. J’aime vraiment faire les meubles aussi. Je trouve que ça va bien ensemble, avec l’art aussi. Il y a une partie de la friperie que c’est pour la décoration intérieure avec des meubles revalorisés, des couvertures, des coussins, par exemple. Tout est recyclé ou récupéré.»

«Ce que je me fais dire par des clients, c’est qu’on avait besoin d’une place comme ça à Cowansville, indique-t-elle. Je la décris comme un endroit relaxant.»

Achat local

L’idée de Catherine Brault de se lancer en affaires est arrivée à point. Avec de nouvelles offensives pour l’achat local lancées en temps de pandémie, l’entrepreneure croit qu’encore plus de consommateurs de la région ont été sensibilisés à l’importance d’encourager les commerces locaux.

«Étant donné que ça a été beaucoup poussé, l’achat local et la planète, moi, mon domaine, c’est la récupération et tout ça, je pense être arrivée au bon moment, affirme-t-elle. Je ne sais pas si c’était l’après-pandémie et que tout le monde avait envie d’aller magasiner ou que ce sera toujours comme ça, mais à date, ça va super bien.»

«Je pense que les gens sont plus conscientisés sur l’achat local, ajoute-t-elle. Si on veut que Cowansville reste le fun, active et tout, il faut aller dans les commerces locaux. C’est ce qui fait qu’il y a plus de gens qui marchent, plus de gens qui achètent local, plus de commerces qui vont ouvrir ou s’établir ici et c’est là que ça va devenir le fun. Le monde commence à comprendre ça, je pense.»