Oasis de l’Espoir: un nouveau toit dans Brome-Missisquoi pour les jeunes en difficultés

JEUNESSE. Un centre d’hébergement de longue durée pour les jeunes de 18 à 25 ans ayant vécu en famille d’accueil ou en centre jeunesse devrait voir le jour à Bedford prochainement.

Les instigateurs du projet, Éric Crosier et Julie Landry, sont deux ex-Montréalais spécialisés en relation d’aide qui résident à Stanbridge East depuis 14 ans.

Ces derniers ont ciblé une maison de huit chambres pouvant convenir à la mise en place de cette nouvelle ressource. On y retrouve également une cuisine, une buanderie, des salles de bain adaptées et une salle communautaire. Ce bâtiment, autrefois connu sous le nom de Résidence St-Joseph, est construit sur un terrain de un acre situé en face du CLSC de Bedford et de la RPA Villas des Rivières.

Julie Landry connaît bien l’endroit pour y avoir travaillé pendant 13 ans à titre d’intervenante en santé mentale.

Son conjoint, Éric Crosier, a notamment été animateur à la Maison des jeunes de Sutton et à la Maison des jeunes de Lac-Brome. Il a également œuvré comme travailleur de proximité dans ces deux localités, puis comme intervenant chez Espace Vivant Living Room, une maison d’hébergement de courte durée pour les jeunes de 12 à 17 ans vivant des difficultés au plan personnel, familial, scolaire ou social (Cowansville). Celui-ci détient par ailleurs un baccalauréat par cumul en toxicomanie, sciences sociales et intervention auprès des familles en difficultés de l’Université de Montréal. «Je suis retourné aux études à l’âge de 34 ans», précise le jeune quinquagénaire.

Campagne de financement

Le couple a choisi d’avoir recours à une campagne de financement pour amasser les fonds nécessaires – ou une partie des fonds nécessaires – à l’acquisition de l’ancienne Résidence St-Joseph.

«Le propriétaire est disposé à vendre la bâtisse à prix réduit si celle-ci conserve une vocation communautaire Le montant demandé est de 300 000 $», indique M. Crosier.

La levée de fonds se déroulera durant tout le mois de mars sur Yapla, une plateforme de gestion associative largement utilisée par les organismes à but non lucratifs (OBNL) pour recueillir des dons en ligne. On peut y accéder à l’adresse suivante:  OASIS-DE-L-ESPOIRS.S1.YAPLA.COM

«Nous avons entrepris les démarches pour obtenir un numéro de charité nous permettant d’émettre des reçus pour fins d’impôt. D’ici la réception de ce numéro, nous recueillons les coordonnées des donateurs de manière à pouvoir leur faire suivre un reçu», signale Mme Landry.

Les instigateurs du projet entendent par ailleurs solliciter la collaboration des gens d’affaires, entrepreneurs en construction, médecins et professionnels de la santé, élus municipaux et organismes de la région «afin de donner une seconde chance à des jeunes trop longtemps négligés».

Services complémentaires

En plus d’offrir le gîte et le couvert aux jeunes en difficultés de 18 à 25 ans, le futur centre d’hébergement L’Oasis de l’Espoir mettra également à leur disposition un service d’accompagnement personnalisé.

«Les jeunes ayant passé plusieurs années dans le giron de la DPJ et des centres jeunesse sont souvent fragilisés et parfois très limités au niveau des habiletés. Ils font également face à de nombreux défis tels que l’itinérance, la criminalité ou la toxicomanie. Notre objectif est de leur fournir le temps et les outils requis pour développer leur autonomie et prendre leur envol. Pour certains, ça peut passer par un retour aux études, pour d’autres par une entrée progressive sur le marché du travail», mentionne M. Crosier.

Pour favoriser l’atteinte de ces objectifs, les jeunes seront invités à participer à des ateliers et à des activités selon un horaire personnalisé établi en collaboration avec chacun d’entre eux. Les participants pourront notamment assister à des ateliers culinaires et à des ateliers sur la préparation d’un budget, les saines habitudes de vie, les problèmes de dépendance, l’estime personnelle et la confiance en soi.

«Il y aura des règles claires, basées sur le respect mutuel. Les jeunes devront respecter ces règles en tout temps s’ils désirent poursuivre leur cheminement avec nous», ajoute Mme Landry.

Budget de fonctionnement

Les instigateurs du projet occupent présentement un emploi à l’extérieur de Bedford, mais aimeraient travailler au centre d’hébergement à temps plein ou à mi-temps. On prévoit également l’embauche de quelques employés, sur trois quarts de travail, pour voir à l’animation du centre et à l’accompagnement des jeunes participants.

«Nous estimons que le budget de fonctionnement devrait s’élever à près de 500 000 $. Les jeunes devront s’attendre à payer une partie des frais (un prix plancher), mais nous entendons également aller cogner à la porte du ministère de la Famille, du ministère de la Santé et des Services sociaux, des tables régionales pour la jeunesse et de certains autres bailleurs de fonds (Centraide par exemple)», indique M. Crosier.